Le Jardin botanique exotique de Val Rahmeh
Par Jean-François Valli
A l’écart de la ville, entre mer et montagne, le jardin botanique de Val Rahmeh à Menton est un délice, une visite qui laisse un souvenir empreint de couleurs, d’exotisme et de passions.
L’Allée emblématique des palmiers
du jardin botanique
Le portail s’ouvre, l’allée majestueuse et solennelle des palmiers nous mène à une villa bâtie au XIXème siècle. Son premier propriétaire, Sir Radcliffe, Général de l’armée britannique et sa femme Rahmeh Théodore Swinburn, séduits par la beauté de l’endroit, firent venir les premières plantes exotiques et planter ces grands palmiers, dès leur acquisition. Les jardins d’origine, attenants, arborant figuiers, oliviers, figuiers inspirèrent le général et l’encouragèrent à une évolution prédestinée des lieux.
Photographie de Jean François Valli : Allée des palmiers
La villa de style méditerranéen
Val Rahmeh
La splendide terrasse de la villa mentonnaise attire ensuite notre attention. Ses nombreuses sculptures et plantes nous invitent à commencer la découverte des lieux. Les façades de la villa, aux tons méditerranéens, ont toujours leur cachet. Des plantes insolites et singulières par leurs formes tout autour, nous incitent à prendre notre temps et du plaisir. Nous sommes tout de suite charmés par ce nouvel univers.
Photographie de Jean François Valli : La villa de style méditérranéen – Jardin botanique Val Rameh
Photographie de Jean François Valli : Cordyline pourpre – Jardin botanique Val Rameh
Le Strelitzia, une jolie plante originaire d’Afrique du Sud, au feuillage d’une belle densité, se dresse élégamment devant la villa. Arborant une magnifique floraison, on l’appelle plus communément Oiseau de paradis, ses fleurs aux couleurs vives faisant penser à la forme d’un oiseau exotique.
Photographie de Jean François Valli : Le Strelitzia, Oiseau de Paradis – Jardin botanique Val Rameh
Un Bauhinia appelé arbre à orchidée, petit arbre à tronc court et au feuillage persistant, brille sur la terrasse à quelques mètres. Ses feuilles rapprochées des feuilles ont été associées aux deux frères Johan et Gaspard Bauhin naturalistes franco-suisses, qui auraient ainsi donné leur nom à cet arbre venant ici ajouter lumière et fraicheur.
Photographie de Jean François Valli : Le Bauhinia – Jardin botanique Val Rameh
Le jardin exotique désertique
Le chemin se poursuit derrière la villa. Sur la partie rocailleuse, s’est développé le jardin désertique tropical où se mélangent harmonieusement différents palmiers, cactées et plantes tropicales à l’image de l’encephalartos, aux allures de palmiers et de cycas, qui se fond dans ce paysage. Cette plante préhistorique originaire d’Afrique, est encore utilisée pour fabriquer de la farine, ce qui explique l’origine de son nom Cephale signifiant tête et artos signifiant pain.
Photographie de Jean François Valli : Encepharlatos – Jardin botanique Val Rameh
Derrière la villa, le terrain forme une butte assez accidentée, le jardin devient irrégulier présentant en son sommet une terrasse se déployant jusqu’au jardin exotique tropical présentant une multitude de plantes, arbres et arbustes jaillissant tel un feu d’artifice.
Photographie de Jean François Valli : Les cactus – Jardin botanique Val Rameh
Le jardin exotique tropical
Miss May Campbelle, qui succéda à Sir Radcliff, apporta une véritable transformation au domaine en plantant une incroyable variété d’espèce.
Passionnée, elle réalisa la Fontaine, enfouie dans un renfoncement à l’extrémité nord-est des jardins, créant cette fameuse atmosphère tropicale et humide où s’épanouissent bambous et fougères arborescentes d’Australie ou de l’ile Maurice. Les mousses, la terre humide, les feuilles décomposées créent un sentiment total de dépaysement.
Photographie de Jean François Valli : La fontaine – Jardin botanique Val Rameh
Photographie de Jean François Valli : La végétation – Jardin botanique Val Rameh
Photographie de Jean François Valli : Arbre tropical – Jardin botanique Val Rameh
Au pied de la villa sont disposés de petits jardins en étages, consacrés à des espèces différentes selon leur exposition et notamment des arbres fruitiers tropicaux. C’est un endroit magique plein d’odeurs et de couleurs. Une parcelle y est consacrée aux plantes d’intérêt alimentaire comme la canne à sucre, le piment et l’arbre à tomates et participe à cette nouvelle ambiance.
Photographie de Jean François Valli : Arbres fruitiers – Jardin botanique Val Rameh
Rattachement au Muséum National d’Histoire Naturelle
Nous comprenons alors pourquoi les dépenses incessantes de Miss May Campbell la contraignirent à céder le lieu à l’Etat en 1966, qui confia dans la foulée, la gestion au Muséum National d’Histoire Naturelle. Les jardins sont maintenant un support de recherche, d’étude, de conservation et de diffusion des connaissances. Ils abritent environ 1 500 espèces et font partie d’un réseau international de jardins. De nombreux panneaux d’informations pédagogiques donnent ainsi au curieux une valeur supplémentaire à la balade.
Les jardins participent, par exemple, à la reconstitution du Sophora Toromiro dans le monde, un arbuste mythique provenant de l’ile de Pâques qui en est maintenant dépourvue. C’est dans son bois dur et de couleur rouge que les habitants de l’ile de Pâques sculptaient leurs statuettes et objets cérémoniaux.
Nous arrivons alors à une grande terrasse en contrebas, étoffé d’une pièce d’eau aux nombreuses espèces aquatiques.
Photographie de Jean François Valli : Pièce d’eau – Jardin botanique Val Rameh
Un banc sous un arbre propose une petite halte sympathique et nous permet de bénéficier du point de vue.
Photographie de Jean François Valli : Chemin – Jardin botanique Val Rameh
Photographie de Jean François Valli : Le bassin – Jardin botanique Val Rameh
Ce lieu est magique à plus d’un titre et depuis toujours prédisposé à devenir ce qu’ils sont maintenant. Les jardins échelonnés sur différents niveaux offrant un grand nombre de points de vue mais aussi quantité de solutions aux jardiniers pouvant sélectionner les endroits convenant le mieux aux plantes en fonction de l’ensoleillement et de l’humidité environnante.
INFORMATIONS PRATIQUES
Horaires Jardin Botanique Menton
Le jardin est ouvert toute l’année :
Horaire de fin septembre à fin mars : 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 17 h 00.
Horaire de début avril à fin septembre de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 18 h 00.
Il est fermé tous les mardis, le 1er mai et le 25 décembre.
Le jardin peut également être fermé certains week-ends entre le 15 novembre et le 15 décembre.
Tarifs Jardin Botanique Menton
Le Tarif plein correspond à 7 €, le tarif réduit à 5 €.