Le Jardin du Curé à Elche

Par Jean-François Valli

29
DECEMBRE 2018
Voyage Experience

A l’occasion d’un séjour dans le sud de l’Espagne, sur la route de l’Andalousie, j’ai découvert le jardin du Curé à Elche, (Jardin El Huerto del cura Elche), mêlant histoire, art et culture. Ils méritent vraiment une visite.

« Huertodel Cura » dit le jardin du Curé » a été déclaré, en 1943, jardin artistique national. Il tient son nom du curé José Castaño Sánchez (1843-1918), qui le reçut en héritage et qui se consacra à l’agencer, le développer et entretenir les nombreuses espèces.

Regroupant différentes sortes de plantes, cactus et palmiers, cet endroit parsemé de bassins garnis de plantes aquatiques et sculptures offre une promenade insolite et exceptionnelle aux variétés assez rares.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Photographie de Jean François Valli : Les Jardins exotiques d’Elche

Elche a été autrefois une ville agricole, avant de connaitre une activité industrielle grandissante. Elle s’est longtemps consacrée à la culture des dattes, palmiers et d’autres produits pour la propre consommation de ses habitants. Le jardin est la marque indélébile de cette page de son histoire. Le Palmier Dattier (Phoenix Dactyliféra, une des premières plantes domestiquées par l’homme, est ici une espèce omniprésente. Son fruit, la datte, est reconnu pour sa forte valeur nutritive et énergétique.

Nos premiers pas nous conduisent au pied d’un bassin présidé par une reproduction de taille naturelle de la Dame d’Elche, chef d’œuvre de l’art ibère, actuellement dans le Musée Archéologique National de Madrid.

Ce buste aux bijoux et caractéristiques des Ibères est l’un des restes archéologiques les plus connus et importants de la culture espagnole. Découvert à Elche en 1897, il date des Ve ou IVe siècles avant notre ère, et suscite encore nombre de questions aux chercheurs. Si cet espace est chargé d’histoire, il est aussi splendide. Nous prenons plaisir à admirer le bassin, ses reflets, ses couleurs, les plantes tout autour. Le calme et la tranquillité du site nous gagne.

Les jardins abondent de bassins et d’espaces aux différentes ambiances. La Rocaille, un espace saisissant, attire notre attention. Son ensemble de cactus et plantes grasses caractéristiques des régions les plus sèches du globe semble s’être parfaitement adapté ici.  C’est un endroit totalement dépaysant, le temps s’arrête, nous sommes durant quelques instants plongés dans une atmosphère tropicale.

Photographie de Jean François Valli : La Rocaille

A côté de la Rocaille, plusieurs bassins nous tendent les bras et nous apportent une touche de fraîcheur et de silence ; l’espace est plutôt paradisiaque. Les canards s’y plaisent assez bien. Ils déambulent ici et là faisant le spectacle, allant d’un bassin à l’autre, croisant quelques palmiers ou autres arbustes sur leur passage.
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à La palmeraie, qui a été classée au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, c’est la seule forêt de palmiers d’Europe. Ses chemins sinueux  dévoilent une infinité de palmiers de forme et tailles différentes (environ 500) qui jalonnent et rythment la balade. Généralement la durée de vie d’un palmier oscille entre 200 et 300 ans, ceux-ci atteignant jusqu’à 30 mètres de hauteur. Ils dégagent tous quelque chose de particulier.
C’est ici que vous découvrirez quelques-uns des plus beaux spécimens dont le majestueux palmier impérial. Vieux de plus de 150 ans, il possède un tronc supportant sept branches d’une incroyable symétrie que l’on ne cesse d’admirer. Il doit son nom à l’impératrice Élisabeth d’Autriche, “Sissi”. Le prêtre Castaño lui dédia cette magnifique plante en 1894, lors de sa visite.
Sur le chemin du retour, différentes espèces parachèvent notre visite et la fin du parcours, lorsque tout à coup, les lieux nous offrent un nouveau spectacle. Un paon bleu mâle déploie sa queue et fait la roue. Lui aussi semble être sa place et se fondre au paysage.

Ces jardins sont décidemment étonnants. Nous sommes ravis d’avoir fait cette petite halte, avant de partir à Grenade. Nous repartons les yeux emplis d’images et de bons souvenirs.