Entraînement et reflexe gagnant

Par Jean-francois Valli

04

DECEMBRE 2017

Sport

Experience

Deux fois par semaine, nous avions des entraînements de deux heures. La première partie de cet entraînement reposait sur le fondement de notre discipline : la nage. Nous faisions environ 3 kilomètres de bassin durant une heure.

La deuxième heure était dédiée au water-polo. Nous commencions cette partie par des séances de rétropédalage (technique qui consiste à faire des mouvements circulaires alternatifs avec les deux jambes pour maintenir le corps au-dessus de l’eau ; un autre fondement essentiel du water-polo). Puis nous enchaînions les exercices de passes de balle, avant de nous exercer au maniement du ballon dans l’eau et à la réalisation de phases de jeu offensives et défensives.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Match de Water polo

Photographie : Eugene Lim / Unsplash

Nous avons travaillé les phases défensives pour acquérir des réflexes face aux différentes feintes, astuces de l’adversaire cherchant à être libre de marquage ou dans une position favorable de tir au but ou de passe.

Nous avons travaillé des phases offensives spécifiques pour créer des décalages et créer des situations où l’un de nos joueurs se retrouvait démarqué, en situation de tir au but sans opposition. Nous avons répété et répété ces situations durant les entraînements.

Notre entraîneur avait une très bonne observation, il corrigeait constamment notre positionnement en équipe face aux différents dispositifs d’attaque adverses.

Il nous a transmis son goût du travail, de l’effort, du dépassement de soi et de reculer les limites physiquement. Durant les matchs, nous avons pu reproduire de nombreuses tactiques offensives et marquer des buts comme à l’entraînement.

« Nous avons intégré l’effort, le travail soutenu, comme des éléments gagnants, des vertus. »

Lorsque nous avons joué contre Aix-en-Provence et contre Nice, nous avons fait jeu égal avec des équipes habituées à gagner le championnat de France Junior ou à être au top niveau (lors de notre première année en championnat de France junior). Nous avons pris alors conscience que ce n’était pas le fruit du hasard.

Notre joie était d’improviser des phases de jeu en fonction du positionnement de l’adversaire.

Lorsque les deux ailiers adverses faisaient un marquage d’un certain type, nos ailiers décidaient de pénétrer chacun selon une diagonale opposée, créant une joyeuse confusion. Nous nous sommes créés plusieurs occasions en reproduisant cela à la perfection (les deux joueurs adverses marquant nos joueurs se gênant, laissant un de nos ailiers sur le côté, libre de marquage). Nous avons marqué plusieurs buts ainsi. Cette phase de jeu offensive est très connue dans le water-polo ; nous l’avions travaillé au millimètre à l’entraînement pour obtenir l’effet désiré et cela a fonctionné plusieurs fois. L’entraîneur adverse a du marquer un temps mort pour corriger le placement de ses joueurs. Nous étions enthousiastes.

Jean-François Valli : Joueur de Water Polo • Équipe de Lyon

Joueurs de Water-Polo

Photographie : Pexel

Nous avons aussi répété de nombreuses fois la reprise directe d’une balle lancée par l’ailier à l’attaquant qui s’élève prend la balle en hauteur et tire au but instantanément. Nous avons marqué plusieurs buts ainsi.

Nous avons surpris des grandes équipes car nous étions inconnus dans ce championnat lors de notre première année en championnat de France juniors.

L’entraînement et le travail de phases de jeu nous responsabilisait beaucoup. Lorsque quelqu’un ratait une passe il compromettait toute l’efficacité de l’action. Quand je ratais une passe ou un lancer, je retravaillais cette situation de jeu jusqu’à ce que je la maîtrise. Tous les joueurs de l’équipe étaient dans cet état d’esprit quand nous avons commencé à nous entraîner ensemble, la première année, parce que nous aimions gagner et que nous aimions bien jouer.

Nous avons intégré l’effort, le travail soutenu, comme des éléments gagnants, des vertus.