Roussillon

Par Jean-Francois Valli

Au beau milieu du plus grand gisement d’ocre au monde, le magnifique village de Roussillon du Luberon, aux couleurs flamboyantes se dresse fièrement sur une petite colline au pied des monts du Vaucluse.

Cette ancienne cité fortifiée, classée maintenant plus beau village de France, surmontant une petite motte au cœur du Luberon, se devine au loin par sa couleur ocre particulière, qui lui vaut une renommée mondiale.

En 1785, Jean Etienne d’Astier de Roussillon découvre une technique de broyage et lavage de l’ocre très utile pour satisfaire l’industrie du textile, mais aussi le monde de la peinture. Ce pigment présente des qualités incroyables, il ne s’abime pas dans le temps et semble inaltérable. 

Le village connait alors un véritable essor industriel. Se développe alors un site qui va employer jusqu’à 1000 ouvriers et exploiter jusqu’à 40 000 tonnes d’ocre par an.

Falaise d’Ocre

Avec l’avènement de l’industrie chimique, après la seconde guerre mondiale, l’exploitation a disparu, mais l’artisanat autour de l’ocre s’est perpétué. Le village est toujours unique dans la région avec ses maisons aux tonalités chaudes et étincelantes.

Maison du Roussillon

Photographie : Jean-françois Valli

Que faire à Roussillon ?

Son centre-ville est unique par ses couleurs et son atmosphère. Roussillon est d’ailleurs classé parmi « Les Plus Beaux Villages de France ».

La rue Casteau est une bonne façon de s’imprégner de la fabuleuse ambiance flamboyante de ce bourg paisible. Ses boutiques d’art immortalisent et illustrent cette passion à tirer parti de l’ocre. Chaque demeure arbore sa propre teinte. La promenade devient rapidement un festival de tons jaunes, rouges, orange et bruns.

Marchand de couleurs présente fabrique une collection d’objets divers et colorés, de pièces uniques fabriquées et peintes à la main. A ses côtés l’échoppe Céramiques du Luberon vous invite à contempler d’autres poteries très originales toutes autant colorées.

Cette élégante rue nous transporte vers la place de la mairie et ses belles maisons du XVIIIème siècle. La mairie en crépi rose foncé et maisons à ses côtés forment une palette de couleurs qui frappent et scintillent.

La promenade est étonnante. Le Beffroi nous invite à découvrir l’histoire ce village médiéval. Ancienne tour de l’enceinte fortifiée, elle est devenue le clocher annexe de l’église. Ses cadrans solaires ont traversé le temps. L’un d’eux sert de fond à l’horloge moderne. On devine sa porte d’accès menant à l’intérieur par l’escalier qui monte sur la droite.

Faisant face au Beffroi, nous distinguons une ruelle à gauche, autre témoin du passé,  permettant de rejoindre l’ancien chemin de ronde qui joignait deux tours des remparts. Nous choisissons de poursuivre notre chemin dans ce monde incroyable de couleurs en direction de l’église Saint-Michel se situant sur les sommets du village.

Sa façade extérieure du XVIIe siècle reste dans les tons. En intérieur figurent des tableaux et une statue de Saint-Michel en bois. Dédiée à Saint-Michel archange, Saint patron de la commune, l’église originale semble remonter au 11ème siècle d’après les archives et figurant à l’intérieur de la partie fortifiée.

Le Village sait rendre hommage à ceux qui l’ont protégé. Ainsi la place Abbé Avon porte le nom du prêtre qui a prêté main forte aux villageois lorsque la peste de Marseille se répandit ici en 1720.

Sur les hauteurs du Roussillon, une autre boutique attire l’attention. Le Bals’Art déploie d’étranges machines. Une de ses spécialités : la réduction balsamique. Le principe ; réduire le vinaigre balsamique. Cuit à feu doux, un maximum d’eau s’évapore, ce qui permet d’obtenir un liquide plus épais et légèrement sucré.

Le Parc naturel régional du Luberon 

Ici, les maisons se fondent au paysage verdoyant que l’on peut admirer. 

Un point de vue panoramique permet d’apprécier la vue sur la vallée du Luberon et ses paysages verdoyants.

Nous sommes au cœur du Parc naturel régional du Luberon où se mêlent les champs de lavandes, vignes, Oliviers, Arbres fruitiers et plantes à parfum. De nombreux cours d’eau au régime torrentiel irrégulier irriguent les plaines et collines de la région qui vit économiquement de toutes ces ressources.

Les habitants du Luberon présentent fièrement leurs fruits gorgés de soleil et plein de saveurs. Au marché, les commerçants chantent avec enthousiasme que la tomate, ici, est beaucoup plus sucrée et qu’elle a le goût de la Provence, de la chaleur, du sud, du soleil. La bonne humeur est toujours au rendez-vous !

Le sentier des ocres du Roussillon

La façon la plus agréable de profiter de cet espace naturel est la promenade du sentier des ocres dans l’ancienne exploitation de l’ocre, faisant face au village. Deux parcours de 30mn et 50mn sont possibles dans le site, le plus grand étant évidemment un grand ravissement. 

Dès nos premiers pas, un décor extraordinaire de couleurs scintillantes aux formes incroyables se déploie à nos yeux. Nous ne nous imaginions pas un tel spectacle.

L’ocre est omniprésent, tantôt jaune, orangé, parfois rouge, voire violacé. Les colorations variées et naturelles, parant la roche, sont magiques, qui a pris différentes formes.

Sculptée par l’eau, le vent et la main de l’homme creusant pour récolter l’ocre, la roche s’est transformée en cheminées de fée, tours grandioses et surprenantes atteignant environ 25 m.

Cette promenade est aussi riche d’enseignements grâce aux panneaux d’informations développant l’histoire de sa formation, l’évolution de la flore et du massif des ocres.

Un guide rappelle à sa petite troupe que les enfants du village et des alentours venaient ici pour jouer autrefois, lorsque cet endroit n’était pas classé.

Les yeux remplis de couleurs et de formes extravagantes, nous quittons ce monde fascinant avec le sentiment d’avoir vécu quelque chose de sensationnel.

Les restaurants de Roussillon

A la sortie du sentier, sur un plateau aménagé, nous prenons une petite pause pour admirer la vue panoramique du village et de ses maisons colorées et serrées autour du beffroi. Ces belles maisons, en terrasse, coiffées de tulles romanes en argile offrent un joli tableau. Elles nous appellent à profiter des petits plaisirs de la vie.

Plusieurs restaurants aux cartes attrayantes et bien notés se présentent à nous. Séduits par la terrasse du restaurant La Treille et sa jolie terrasse ombragée, nous dégustons une cuisine provençale de produits de saison. La vue dominante sur le village est très agréable.

Chaque restaurant a ses arguments. La Grappe aux raisins, spécialiste de l’Aïoli et du poisson à l’ocre propose aussi l’agneau du Luberon et une agréable terrasse. Le clos de Glycine faisant face aux falaises d’ocre offre un cadre exceptionnel pour déguster une cuisine raffinée. Bistrot et crêperie viennent compléter une offre diverse.

Cette bourgade mène de surprises en surprises. Sur la façade du restaurant La Treille, se déploie le long d’un mur, une vigne de 171 ans.

Roussillon, entre musées et artisanat

Roussillon est une ville de passion et d’artisans attachés à leurs savoir-faire et au passé. Ainsi à l’entrée de la ville, le moulin à huile du village, mis en valeur par la maison Bremond 1830, immortalise cette tradition de récolte et d’extraction de l’huile chère à la Provence. Nous découvrons ainsi les outils et machines d’antan ainsi qu’un film et des panneaux très instructifs retraçant tout le processus et ses subtilités.

Au sud, en extérieur du Roussillon, cette fois c’est l’écomusée qui évoque toute l’histoire de l’ocre depuis l’Antiquité jusqu’à la découverte de Jean Étienne Astier, identifiant un procédé industriel pour commercialiser l’ocre à grande échelle. 

Après toutes ces découvertes, une bonne glace s’impose. L’occasion pour le glacier Angela de nous présenter une glace étonnante : la glace à la lavande et des sorbets au bon goût de fruit ! 

Roussillon est décidément une ville surprenante pleine de douceurs, où couleurs et passions se mêlent pour un séjour mémorable. Nous en repartons avec des yeux imprimés de tous ces rouges, jaunes, orange.

Accès 

Roussillon est à une heure en voiture d’Avignon et une heure d’Aix-en-Provence et à 30mn de Cavaillon (84). 

Pour ceux qui arrivent en train à Cavaillon, il existe un bus numéro 917 qui part de la gare routière SNCF de Cavaillon et qui permet de se rendre au village de Roussillon. Ce bus dessert Gordes puis Roussillon, mais aussi Bonnieux et Apt.

Gordes

Par Jean-Francois Valli

Classé parmi les plus beaux villages de France, Gordes, faisant face au massif du Luberon, au cœur de la Provence, surplombe de ses hauteurs une bien jolie région qui fourmille de villages exceptionnels.

Formé essentiellement de collines calcaires, le Luberon abrite de nombreux villages perchés érigés dans le passé pour faire face aux invasions.

En partant de Cavaillon, au sud d’Avignon, les routes sinueuses du Luberon se faufilent au beau milieu de magnifiques paysages et d’une végétation variée. C’est dans l’une de ses courbes, que Gordes apparait, épousant avec grâce une de ces pointes rocheuses.

Village de Gordes

Visiter Gordes en 2 ou 3 jours avec ses maisons, en terrasses, serrées les unes contre les autres se fondant à la végétation est un spectacle unique. Les points de vue pour la contempler sont nombreux et sans pareil.

La route nous indique que Gordes est classé plus beau village de France. Cela attise notre curiosité et notre désir de parcourir les ruelles de ce bourg pittoresque.

Au rond-point central de Gordes, l’ambiance des lumières, des maisonnettes colorées et de sa petite église est de bon augure. Elle nous invite à nous engouffrer dans ses ruelles. 

Gordes Rond point central

Que voir à Gordes ?

Aux pieds du rond-point central, son château s’impose par ses hautes murailles et tours en pierre. Construit en 1032, il est le symbole de l’histoire du village et de son importance dans le passé. Dominant les plaines des grandes vallées, Gordes fut longtemps le gardien de la Provence.

Les premiers pas dans la ville mènent rapidement à la place centrale arborant une magnifique fontaine. Autrefois lieu de vie, de rencontre des femmes mais aussi d’échanges et de scènes publiques, la place est restée animée grâce à ses terrasses de café et ses coins ombragés.

Gordes place centrale

L’église dans sa forme actuelle, coiffée d’un clocher carré du 14ème siècle, a été remaniée au XVIIIe siècle. Elle porte le nom de l’évêque, Saint Firmin, qui fut le saint – patron protecteur de Gordes.

Les emblématiques « pas d’ânes » de Gordes

Au rond-point central Les ruelles pavées abruptes de Gordes sont vraiment typiques. Dans le sud de la France, on les appelle calades. Elles sont très caractéristiques à Gordes et portent le nom de « pas d’ânes ». L’âne pouvait se caler sur les marches au centre, tandis que les roues pouvaient rouler sur les côtés. Car ici, il était impossible de rentrer avec un char ou charrette.

Les calades de la rue du Belvédère nous emmènent vers une des plus belles vues depuis la ville. Le panorama formé par les plaines de Gordes, dévoilant ses champs d’oliviers et ses vignes est impressionnant.

Harmonie du Passé et Présent à Gordes

Gordes cultive de singulières particularités à l’image des Caves du Palais Saint Firmin, rue du Belvédère, où cohabitent deux mondes insoupçonnés celui des habitations à la lumière et le monde agricole souterrain.

Vous pouvez visiter les caves taillées dans la roche et vous imprégner de l’histoire du village, à travers des vestiges remontant au Moyen- ge.

Le marché de Gordes

Généralement animé le week-end hors saison, Gordes s’égaye chaque mardi avec la présence de son marché hebdomadaire qui a lieu tout autour du château. C’est l’un des plus fameux de la région. L’ambiance est assez extraordinaire, les producteurs semblent chanter leur amour, leur fierté pour leurs produits du terroir.

Il se développe sur le plateau de Gordes, sa place centrale. Les amateurs de truffe découvriront avec plaisir la truffe noire du Luberon au parfum délicieux, réputée pour être si savoureuse. Les bonnes choses ne manquent pas. Sur d’autres étals, apparait la tapenade d’olive noire du Luberon, faite à partir d’olives, câpres, ails et un petit peu d’anchois.

Gordes, le quartier de la Fontaine Basse

Depuis la porte de Savoie, la jolie ruelle fleurie et pavée Jean Deyrolle nous emmène vers le quartier de la Fontaine basse, autre quartier historique et tout aussi étonnant, au pied du rocher.

Un lavoir, datant du XVIe, adossé à la falaise nous plonge dans l‘ambiance d’antan de ce lieu de rencontres. On s’imagine des habitations troglodytiques en apercevant les trous béants au sein de la roche.

Gordes Restaurants

Gordes est plein de ressources et déroule ses restaurants avec grâce, proposant une offre gastronomique variée pour les amateurs de bons plats.

Le restaurant L’Artegal, proche de la place centrale, offre une cuisine traditionnelle variée à base de produits frais très savoureuse avec une très belle vue du château lorsqu’on mange en terrasses. Les amateurs de cuisine italienne généreuse seront comblés par la Bastide de Pierres, un restaurant à l’ambiance chaleureuse et la déco intérieure très agréable. Et pour ceux qui ne refusent rien, l’expérience du restaurant de la Bastide de Gordes, ancienne bâtisse seigneuriale offre une assiette gastronomique dans un cadre exceptionnel et une vue panoramique magnifique.

Les gourmands seront ravis de faire un petit tour à Ladurée qui s’est installée dans une très jolie maison aux couleurs provençales.

Les rues de Gordes et ses alentours sont vraiment riches de surprises et trésors. Elles méritent une attention particulière.

Que Faire aux alentours de Gordes ?

L’Abbaye de Senanque

A quelques km, vous serez saisi par la beauté de l’Abbaye de Sénanque et ses hectares de lavandin cachée au creux du vallon de la Sénancole ; un endroit mythique où règne une atmosphère spirituelle et une quiétude particulières.

Le cadre formé par cet édifice fondé en 1148 et actuel lieu de culte, entouré de collines de rocailles abruptes est assez exceptionnel. Les odeurs incroyables de la lavande, la palette de couleurs de la végétation, le calme de l’endroit composent un merveilleux tableau ; une pause pleine de magie. 

Ce joyau provençal est devenu une référence dans la région pour ses récoltes de fleurs de lavandin transformées ensuite en huiles essentielles ou produits cosmétiques, qui servent aussi à la fabrication de miel et de biscuits.

Le Village des Bories

La pierre fait complètement partie du paysage à Gordes. Elle a inspiré les bergers à l’époque de la préhistoire qui ont construit abris et cabanes en pierre sèche ; un véritable art de construction consistant à superposer sans liant et charpente les pierres les unes sur les autres.

La visite de ce site dévoile une trentaine de bâtiments parmi lesquels on distingue des bergeries, des fours, des granges, locaux où se pratique l’élevage des vers à soie, ses habitations.

Gordes est un beau séjour marqué par ses nombreux points de vue panoramiques et édifices éblouissants.

Informations pratiques

Les Beaux villages autour de Gordes

Accès 

Gordes est à 45mn en voiture d’Avignon et une heure d’Aix-en-Provence et à 25mn de Cavaillon (84). 

Pour ceux qui prennent le train. Il existe un bus numéro 917 qui part de la gare routière SNCF de Cavaillon et qui permet de se rendre au village de Gordes. Ce bus dessert aussi Roussillon, Bonnieux et Apt.

Où se garer à Gordes, Parking. 

Il existe six parkings à Gordes. Le plus grand et le plus simple d’accès est le parking Charles de Gaulle, Place Charles de Gaulle. Trouver une place dans les autres parkings les jours de forte visite est aléatoire :

Parking de la combe, rue de la Combe

Parking de la Charité Saint-Eutrope, place du Château

Parking de la Poste, place du jeu de boules

Parking du Réservoir, route de Murs.

Le parking de la gendarmerie, place René Cassin est destiné aux bus et camping-cars.

Gerberoy,

Le village aux mille rosiers

Par Jean-Francois Valli

A 25 km au nord-est de Beauvais, dans l’Oise, Gerberoy un village d’une centaine d’habitants fait régulièrement parler de lui. Perché sur une petite colline, cette commune, dominant différentes vallées, jouit d’une cadre idyllique.

Gerberoy, classé « Plus beau Village de France » a une histoire remarquable qui semble l’avoir prédisposé à « rester sous les feux de la rampe » et traverser le temps. 

Gerberoy village aux 1000 rosiers

Paysage de Gerberoy

Gerberoy, Histoire.

Gerberoy, dressé sur une butte, fut autrefois une cité fortifiée durant la lutte pour le duché de Normandie, puis durant la guerre de cent ans et le théâtre de nombreuses batailles, dont une bataille stratégique remportée contre les anglais en 1435. 

Les maisons rapprochées, collées les unes aux autres donnent une impression de solidarité, de cohésion qui furent certainement la force du village. 

Village de Gerberoy

Longtemps appréciée par les rois, à l’instar de Louis XIII et Henri IV qui séjournèrent dans ce petit bourg, Gerberoy tombe dans l’oubli durant environ deux siècles.

Gerberoy

En 1900, ce village calme et paisible va renaitre sous l’impulsion du célèbre peintre Henri Le Sidaner. Sous le charme de ce lieu, il fait construire sur les vestiges de l‘ancienne forteresse une jolie maison agrémentée de trois jardins et créer un endroit propice à ses peintures. 

Il va alors redonner un nouveau souffle au village en inspirant les habitants à l’embellir et le transformer en un petit joyau, qu’il représentera aussi à travers ses tableaux. 

Village de Gerberoy

Gerberoy, classé parmi les Plus beaux villages de France

Gerberoy classé parmi les Plus beaux villages de France

Ce bourg enchanteur au riche patrimoine séduit ses visiteurs. La notoriété du village se développe. Ses anciennes bâtisses, ses ruelles pittoresques fleuries, ses jardins remarquables interpellent, ravissent les promeneurs. Gerberoy se voit alors décerner le label « Plus beau village de France » en 1982. 

Au petit matin, la douce atmosphère de Gerberoy nous envahit rapidement. La campagne s’éveille, les rayons de soleil commencent à dorer, éclairer fleurs et murs à pans de bois colorés, maisons en brique. 

Gerberoy

La courbe de la rue et entrée principale du village nous invite à découvrir ses bâtisses qui se succèdent à perte de vue et son passé. Son nom, rue du Logis-du-Roy, provient d’une ancienne auberge fréquentée par le roi Henri IV au moment des guerres de Religion.

Rosier de Gerberoy

Les façades du restaurant Vieux Logis en ardoises et colombages, à l’entrée de la rue donnent le ton.

Restaurant Vieux Logis

La rue est un défilé de maisons datant des 17e et 18e siècles garnies de rosiers et vignes grimpants.

Certaines maisons arborent des décorations typiques de l’époque : lucarnes, cheminées ou portails en bois finement sculptés. C’est magique.

Que faire à Gerberoy ?

La célèbre maison bleue de Gerberoy

A hauteur de la rue du château, surgit l’emblématique maison bleue, construite en 1691 ; une superbe fleur de lys indiquant sa date de construction, 

C’est certainement la maison la plus typique du village avec ses colombages, fenêtres et portes d’un bleu pastel assez unique. Cette maison inspire, d’ailleurs, de nombreuses photos circulant sur les réseaux sociaux dans le monde entier.

Cette teinte bleue, explique un guide, a été conçue à partir des feuilles de la guède, une plante appelée aussi « pastel des teinturiers » dont le piment bleu est extrait des feuilles. Cette plante a d’ailleurs fait la richesse de la Picardie au Moyen-Age ; son piment bleu étant très prisé. A l’époque, le commerce abouti des marchands amiénois et teinturiers associé aux revenus des cultures du blé permet de financer, en grande partie, la plus grande cathédrale médiévale de France, la cathédrale d’Amiens. 

Aux côtés de cette maison qui attire les regards, s’élève l’imposante Tour Porte du village médiéval.

La collégiale Saint-Pierre

En passant sous la Tour Porte, la collégiale Saint-Pierre se signale. Construite sur un monticule, elle surplombe le village et offre un joli point de vue. 

Collégiale est un mot peu connu désignant une église importante, en raison de sa communauté  conséquente qui est dotée d’un collège (groupe) de prêtres.

L’intérieur de la collégiale Saint-Pierre est une petite merveille avec son chœur en pierre, une nef voûtée en bois et des tapisseries d’Aubusson du XVIII classées aux Monuments historiques.

La Tour Porte est magnifique, vue de la rue du château.

Une ruelle bucolique appelée ruelle Saint-Amand illuminée de fleurs et plantes de toutes les couleurs accompagnent maintenant nos pas jusqu’à la rue Sidaner et la place centrale.

De magnifiques hortensias et rosiers ponctuent la balade au cœur des ruelles

Cet endroit bucolique avec ses petits jardins aux alentours et ses arbres majestueux révèle d’autres curiosités : un puits fleuri, des halles couvertes et de charmantes bâtisses.

La Place Principale et ses Halles

Construites au 15e siècle, les halles de Gerberoy sont un bel exemple d’architecture médiévale arborant de magnifiques arcades orangées, un fronton triangulaire et un balcon insolite.

Autrefois lieu de commerce, la charpente en bois de construction traditionnelle accueillait marchands venant y vendre leurs produits. Aujourd’hui, les halles abritent des expositions temporaires et autres événements du village. 

Malgré quelques modifications au fil des siècles, les halles ont conservé leur aspect d’origine. Elles font partie du patrimoine architectural remarquable de Gerberoy, à l’exemple d’un puits fleuri de 70 m de profondeur du XVe siècle, à ses pieds.

Gerberoy, ville aux 1 000 rosiers

Chaque ruelle est une invitation à s’y engouffrer, à plonger dans cette ambiance d’antan,  parcourir leurs pavés bosselés, admirer les façades des maisons, s’imprégner des couleurs et senteurs qui se développent. 

Ce village aux airs de tableau impressionniste enjolivé de roses le doit au peintre postimpressioniste Henri Le Sindaner adorant cette fleur. Invitant, au début du XXe siècle, les habitants à planter des rosiers grimpant devant chaque maison, Gerberoy devient ainsi la « Cité des Roses ».

La tradition se perpétue et les habitants continuent d’entretenir des rosiers qui semblent parfois accrochés aux murs. Chaque année, le village organise la Fête des roses, depuis 1928,  le premier dimanche de juin, en l’honneur du peintre, célébrant fleurs et roses valorisant leur magnifique patrimoine.

Le jardin Henri Le Sidaner et le jardin des ifs.

Il semble que la fête en l’hommage des fleurs et de la nature soit quasi permanente à Gerberoy car le village abrite deux éblouissants jardins durant la période des floraisons.

Sa visite permet de découvrir sa maison qui a conservé le charme d’une demeure d’époque enrichie d’objets d’art et d’un joli mobilier. Elle fait face au jardin blanc composé de rosiers blancs et Dianthus plumarius (œillets mignardises).

Créé au début du 20e siècle, le jardin abrite aussi de nombreuses essences de fleurs et arbres choisies par l’artiste, dont les peintures impressionnistes mettent en scène la végétation luxuriante de Gerberoy, notamment dans un autre terrasse appelée Temple de l’amour.

C’est au bout de l’impasse Vidame, où se cache l’ancienne résidence du gouverneur, que vous pourrez  contempler, les chefs-d’œuvre du jardin remarquable du jardin des ifs. Dans un tout autre style, arbustes et ifs sculptés par l’homme dont un if géant créent un spectacle de formes géométriques assez singulier.

Visiter Gerberoy en une journée est un régal, qui nous transporte dans l’histoire à travers l’architecture, nous enivre par ses nombreuses senteurs.

Les restaurants de Gerberoy

Et pour finir sur une note gourmande, une bonne surprise : trois adorables et savoureux restaurants à Gerberoy sont prêts à vous accueillir.

Le restaurant du Jardin des Ifs est une escale gastronomique dans un cadre enchanteur au milieu des hortensias et arbustes taillés, dans les bâtiments de l’ancien gouverneur. Son feuilleté au fromage picard et sa faisselle faite maison sont succulents

Le Vieux Logis, 25 Rue du Logis du Roy, saura aussi vous accueillir avec des produits faits aussi maison et raviront les amateurs de viande bien accompagnées.

L’atelier gourmand de Sarah, 1 Ruelle Saint-Amant, avec ses charmantes terrasses en étages est une excellente étape gourmande à partir de produits régionaux.

Informations Pratiques

Comment visiter Gerberoy

Le stationnement à l’intérieur du village est interdit en saison touristique. Les visiteurs doivent utiliser le parking officiel à l’entrée de Gerberoy par la D930. 

Vous pouvez déterminer votre itinéraire à Gerberoy comme bon vous semble, solliciter des conseils ou une visite guidée à l’Office du Tourisme, rue du Logis-du-Roy ouvert à partir de 10h ; 

Quatre panneaux d’informations relatifs à la Porte Notre-Dame à l’entrée de la ville et aux Remparts, Le Puits et les Halles, La Tour Porte, La Collégiale vous donneront des informations en scannant le QR Code affiché sur le panneau d’information, ainsi que le plan.

Si vous êtes amateur de jardins, le jardin des ifs et le jardin Sidaner, chacun dans leur style, sont splendides. Ils méritent une visite que vous ne regretterez pas. Le premier est ouvert de 10h30 à12h30 puis de 14h à 17h30 (sa visite dure environ 30 à 40mn), le second est ouvert de façon continue de 11h à 18h (il faut compter plus d’une heure pour le visiter). 

Accès

Le village de Gerberoy est situé à à 25 km au nord-est de Beauvais, dans l’Oise. 

En provenance de Paris, le village de Gerberoy est accessible par l’autoroute A16, puis la D901 et la D133.

En provenance de Rouen, le village de Gerberoy est accessible par la Nationale N31, puis la D930 et la D919.

Que visiter autour de Gerberoy

Le jardin du Brule est un oasis de verdure, formé de magnifiques bassins couverts de nénuphars où serpentent de jolis chemins à la rencontre d’une collection de plantes et arbres sur plusieurs hectares. Il se situe à 20 minutes environ de Gerberoy.

Etretat,

La magie de la côte Albâtre

Par Jean-Francois Valli

Etretat, blotti entre ses falaises de craie et de silex envoûtantes, théâtre de merveilleux spectacles de la nature, fait partie de ces villages saisissants. 

Falaises d’Etretat

Demeures et falaises d’une grande beauté composent un décor attachant qui ont attiré et attirent encore peintres, écrivains, artistes, s’inspirant des tableaux de la nature changeant au gré du soleil, des nuages et luminosités.

Etretat

Cet ancien village de pêcheurs, s’avançant sur la Manche, s’est transformé naturellement en station balnéaire au fil du temps durant les années 1820-1860, avant de connaître une grande popularité grâce à Claude Monet représentant l’aspect pittoresque du lieu et ses falaises à travers une cinquantaine de toiles. 

Au petit matin, le village paisible s’éveille. Les douces lumières, l’air frais, quelques pêcheurs à la ligne nous escortent le long de la digue.

Pêcheur à Etretat

Que faire à Etretat, comment donc visiter Etretat ?

Commençons la découverte par la falaise d’Amont et sa petite chapelle « qui pointe son nez » et qui domine le site. 

Un escalier partant du front de mer, accessible par la terrasse derrière l’hôtel des Roches Blanches, nous conduit jusqu’à l’étrange et pointue chapelle Notre-Dame de la Garde. Construite en 1854 par les pêcheurs pour veiller sur eux, lors de leurs sorties en mer, elle surplombe le bourg normand, sa plage jusqu’à la falaise d’Aval nous faisant face. La vue est superbe.

Plage d’Etretat

La promenade au sein des falaises est très vivifiante. Le soleil rasant offre de superbes panoramas.

La côte Albâtre

La Côte d’Albâtre, un voyage impressionniste à Etretat

Le plateau de Côte d’Albâtre, aux formes crayeuses particulières, érodé par le vent, la pluie et la mer, s’étend à perte de vue.

La verticalité et l’aspect sauvage propres aux falaises de la Côte d’Albâtre, se développant de la baie de Seine au Havre à la baie de Somme, forment un paysage grandiose aux magnifiques perspectives.

Le goéland, reconnaissable à son bec jaune, particulièrement présent sur la plage d’Etretat, se joint au spectacle. Appréciant les formes prises par la roche ou les cavités formées par les galets pour établir son nid, on le retrouve un peu partout à Etretat.

Goéland d’Etretat

Le soir, la falaise d’Aval, appelée autrefois la Falaise du Blanc-Trait, à cause de la blancheur de la craie visible de loin par les bateaux, s’avance fièrement dans la mer. 

Les villas d’Etretat

En suivant l’avenue Damilaville, puis la route de Bénouville, nous voici dans un quartier associé à des hommes illustres qui ont accentué la notoriété d’Etretat.

Les villas d’Etretat, artistes et écrivains.

L’accueillant Clos Lupin, autrefois maison, de Maurice Leblanc, auteur de la fameuse série d’Arsène Lupin, maintenant transformé en musée, vous invite à découvrir le repère du gentleman cambrioleur, ses tenues et outils. C’est dans cette belle demeure que Maurice Leblanc écrit une vingtaine de romans.

Demeure de Maurice Leblanc

Il ne fut pas le seul écrivain à trouver l’inspiration dans ce cadre magnifique aux falaises vertigineuses et aux trois arches.

Guy de Maupassant, l’un des plus grands écrivains français, décide de faire construire la Villa Guilette et s’imprégner de l’atmosphère normande. Il y écrit de nombreux romans et nouvelles dans lesquelles il décrit  le quotidien de la Normandie rurale et bourgeoise avec un réalisme étonnant. Une des romans le plus célèbre, le « Bel-Ami » donnera son nom à un joli endroit pour déjeuner une cuisine raffinée et élaborée avec des produits frais et de saison.

La beauté du site et sa géographie singulière attirent artistes et parisiens  qui bâtissent villas normandes et hôtel durant le XIXème siècle. Si la plupart des villas normandes sont d’une architecture assez sobre, elles empruntent et mêlent souvent des styles architecturaux d’origine étrangère présentant un aspect un peu fantastique.

L’Hôtel de la Salamandre ancienne demeure du moyen-âge, aux grandes poutres apparentes, fait le spectacle boulevard du Président René présentant des sculptures extérieures ornant les poutres telles que le Singe au pommier, le guerrier chevauchant le griffon (aigle).  Dans un cadre unique constitué de grandes tables en chêne, colombage et d’une superbe cheminée, nous avons savouré ses plateaux de fruits de mer et poissons.

Les bons restaurants recommandés par le Petit Futé ou le Guide Michelin ne manquent pas pour une halte gastronomique.

En sillonnant les rues, des édifices assez singuliers attirent l’attention. Son marché couvert surnommé le Vieux Marché, construit en poutres et ardoises au début du XXème siècle pour succéder aux cabanes adoptées par les marchands de fruits, légumes et poissonniers.

Son imposante église Notre-Dame de l’Assomption mêlant les styles gothique et roman portant les empreintes de son passé médiéval.

Les villas conçues comme lieux de repos ou lieux de fête, souvent représentées sur de nombreuses cartes postales, jalonnent agréablement la promenade dans la ville. S’élevant vers le ciel, parfois toutes en verticalité, elles suscitent toujours la curiosité, interpellent par leurs formes à l’image de la Villa Donjon.

Ce chef d’œuvre fantaisiste, revient à son propriétaire, le journaliste parisien Zacharie Dollingen, qui s’est amusé à transformer cette demeure en une sorte de château fort du Moyen-Age.

Les artistes ont marqué le village de leur empreinte à travers leurs œuvres et la conception de villas, jardins, châteaux qui se fondent à ce paysage si particulier, comme s’ils avaient voulu rendre à ce village qui leur a tant donné.

Les Falaises d’Etretat, randonnée et panoramas au cœur des falaises et plages. 

Le magnifique chemin des douaniers, accessible depuis la plage, en empruntant un long escalier nous guide vers une autre balade incontournable. Surmontant le littoral et ses majestueuses falaises, il est une suite de panoramas exceptionnels.

Le magnifique chemin des douaniers débute au pied de la falaise d’Aval, rendue célèbre par le tableau de Gustave Courbet (La falaise d’Etretat après l’orage en 1870), présenté au musée d’Orsay à Paris et celui d’Eugène Delacroix intitulé Etretat, la roche percée, lui aussi reposant dans un musée parisien.

Une question se pose alors : Combien de temps faut-il pour parcourir cette randonnée nature à Etretat de niveau facile ? Comptez environ 2 heures à deux heures trente et profiter du spectacle des falaises, de la mer et de la nature jusqu’à la Pointe de la Courtine et la plage des Tilleuls.

Au sommet du chemin, nous plongeons immédiatement au cœur d’un monde de beautés et légendes qui nous transportent à travers le temps.  

Une bien curieuse cavité en saillie, nommée la chambre des demoiselles, accessible grâce à une passerelle, nous renvoie à une histoire qui fut fatale à son instigateur. Ici, se réfugièrent trois sœurs qui refusèrent les avances du Seigneur de Fréfossé qui par rancune combla la sortie de cette grotte, ce qui coûta la vie aux trois demoiselles. La légende raconte que le fantôme des trois jeunes femmes revient plus tard près du Baron de Fréfossé pour venger leur mort.

Du haut des falaises on peut apercevoir le village encastré entre les falaises et les vestiges d’un parc à huîtres, conçu à la fin du XVIIIème siècle pour la reine Marie Antoinette, qui en raffolait. A l’époque, les huîtres, provenant de Cancale étaient affinées dans le parc avant d’être expédiées à Versailles.

Le plateau rocheux nous mène de surprises en surprises. Les panoramas sont innombrables et de nombreux promontoires ont été aménagés pour les amateurs de photos.

La Porte d’Aval, cette arche naturelle crayeuse, haute de 80 m est fascinante. Creusée par les vagues et immortalisée par de célèbres et magnifiques tableaux peints par Claude Monnet, elle nous subjugue par son aspect pittoresque.

Face à elle, une aiguille de 70 m de haut, une pointe rocheuse insolite, semblant sorti de l’eau, a suscité des visites étonnantes de personnes en quête du trésor des Rois de France que renfermerait cette aiguille qui serait creuse. Une histoire racontée par Maurice Leblanc dans son roman « L’Aiguille Creuse » précise qu’Arsène Lupin l’aurait découvert en suivant un souterrain ; une histoire prise très au sérieux par certains…

La prochaine arche, La Manneporte, « Grande Porte » en vieux français est moins connue mais tout aussi remarquable. Impressionnante par ses formes et sa taille, elle fit dire à l’écrivain Guy De Maupassant qu’un navire pourrait passer dessous toutes voiles dehors. Creusée par les eaux, cette magnifique porte calcaire se fond dans un paysage aux multiples couleurs de la mer et de la végétation pour offrir un spectacle saisissant.

Les flancs abrupts taillés et sculptés par l’érosion de la mer, du vent et de la pluie ont pris maintes et différentes formes séduisantes qui se succèdent pour le plaisir des yeux, chacune présentant une curiosité.

La Pointe de la Courtine, que l’on peut rejoindre facilement par en bas en suivant le chemin de la valleuse d’Antifer puis la plage du Tilleul, présente elle aussi une particularité qui attire ses visiteurs : un petit tunnel surnommé « Le trou de serrure ». Cette petite visite nécessite  de bonnes chaussures et de faire attention aux marées.

Les stries jaunâtres de la falaise plage du Tilleul sont aussi charmantes.

Les reflets des falaises au soleil, le chant des oiseaux, la végétation  rendent la promenade  des falaises d’Etretat incontournables et magique ; une balade d’un niveau facile que vous pouvez adapter en fonction de votre temps et de votre envie de flâner, tout en prenant de belles photos.

Un séjour à Etretat de deux jours permet de profiter du spectacle des différentes luminosités du jour, des couleurs et formes changeantes, de découvrir le village, les falaises au nord et sud qui présentent des visages différents aux paysages et perspectives saisissantes.

Un autre petit bijou normand, si vous avez le temps est le jardin d’Etretat que vous pouvez découvrir dans cet autre article où son fondateur a réussi la prouesse de représenter falaises, marées, arches en taillant et sculptant arbustes, buis et autres arbustes. Une idée incroyable qui conjugue art et végétation, qui abrite de nombreuses sculptures.

ACCES ETRETAT

Depuis Paris par l’autoroute A13 par Rouen, puis l’A131 et le Pont de Tancarville et la D39 OU en Train depuis la gare de Saint-Lazare et une liaison à partir de la gare de Bréauté-Beuzeville.

Depuis Amiens, par l’autoroute A29

Depuis Caen, par l’autoroute A13 puis l’autoroute A29.

Etretat Parking.

De nombreux parkings à Etretat : Parking du Grand Val, de Fréfossé et de la gare. Un stationnement à l’extérieur de la ville est accessible en cas de grande fréquentation à l’entrée route de Criquetot-l’Esneval (la Guezane) avec un cheminement pédestre rejoignant le chemin des Haules.

Bruniquel,

Le Village aux deux châteaux

Par Jean-Francois Valli

Au cœur de la forêt de Grésigne, dans le département du Tarn et Garonne, l’Aveyron se fraye son chemin parmi les plateaux calcaires et socles de grès. Au cours du temps, cette jolie rivière a creusé ces plateaux et fait surgir des falaises parfois vertigineuses. Bruniquel s’est élevé sur l’un de ces pitons rocheux au XIIIe siècle.

Pitons Rocheux de Bruniquel

Bruniquel s’érige, à l’époque, sous l’impulsion du comte de Toulouse, Raymond VII, qui soutient la construction de cités nouvelles appelées « Bastides », à l’époque, pour accueillir de nouvelles populations migrant (paysans, commerçants et marchands) et asseoir sa puissance économique. Bruniquel fait partie de ces bastides qui ont conservé de merveilleuses marques de ce passé médiéval aux typiques ruelles.

Pitons Rocheux de Bruniquel

En contrebas, le long des versants de l’Aveyron, vignobles et champs de tournesols colorés s’étendent à perte de vue, révélant la beauté de ces grandes fleurs aux couleurs vives illuminant les massifs. 

Champs de Tournesol

Petite pause pour admirer ces grandes fleurs, au cœur brun foncé entourées de ses pétales éclatants, avant de grimper au village perché de Bruniquel, le village aux deux châteaux !

Tournesol

Que voir à Bruniquel

Visiter Bruniquel c’est comme suivre un jeu de piste durant lequel ruelles, maisons, monuments nous renvoient à une partie de son passé et des anecdotes parfois rocambolesques.

Vous pouvez d’ailleurs télécharger la carte de Bruniquel sur le site officiel de la ville pour vous aider et vous repérer. 

Au pied de l’église Saint-Maffre, le long de la promenade du Ravelin des parkings attendent les visiteurs.

L’église Saint-Maffre, légèrement inclinée, semble se tourner vers les nouveaux venus pour leur souhaiter la bienvenue. Elle se remarque par son clocher intégré dans le mur de façade.

Eglise Saint-Maffre

Un peu plus haut, la porte Méjane, marquant l’entrée de cette adorable cité médiévale, nous fait alors un petit clin d’œil. Transformée ensuite en Beffroi, elle représente, à elle toute seule plusieurs périodes de l’histoire de cette bourgade.

Porte Méjane

L’entrée de la première enceinte fortifiée au XIIIe siècle, remaniée au XVe siècle pour devenir un beffroi,  domine le village. Cet édifice, servant de guet a ensuite été prolongé d’un petit clocher. Les bruniquelois l’appellent maintenant Tour de l’Horloge en rapport à l’horloge ajoutée aux murs.

L’atmosphère envoutante des demeures et murs en pierres souvent fleuris, abritant souvent une boutique ou un artisan, à l’image de la rue du Mazel, nous accompagne jusqu’à la rue du Château.

Rue du Château

Le château de Bruniquel

A côté du vieux château, emblème de Bruniquel, datant des XIIIe – XIXe siècles, se dresse aussi un autre château appelé le château « jeune ». Le vieux château se distingue par différents éléments d’époques, notamment son donjon carré du XIIe.

Château de Bruniquel

La présence insolite de ces deux châteaux, classés monument historique depuis 1840, collés l’un à l’autre, interroge. Diable ! Il faut remonter au XVe siècle et à une querelle familiale entre le père propriétaire du château et son fils ! Le père extrêmement fâché déshérite son fils, faisant don à son neveu du vieux château, construit au XIIe siècle. Le fils décide alors de construire son propre château et de conjurer ce mauvais sort de la vie. 

Aujourd’hui, le vieux château est celui qui a le mieux survécu aux différentes guerres de cent ans et batailles du passé.

Château de Bruniquel

On aperçoit ces deux châteaux sur le même promontoire en suivant les courbes de la vallée de l’Aveyron.

La visite des châteaux permet de découvrir la tour carrée de la Reine Brunehaut, la salle des chevaliers et ses fenêtres d’époque, une galerie de style Renaissance. Le tarif de la visite du château s’élève à 5.00 € pour un adulte et 3 € pour un enfant.

Bruniquel, « Le Vieux Fusil »  

Le vieux château et le village sont devenus célèbres grâce au tournage du film « Le Vieux Fusil », qui a connu un succès retentissant en France. La cour du château devient alors le cadre de différentes scènes importantes de ce film inspiré d’un fait historique. Incarné par Philippe Noiret et Romy Schneider, le film devient le cinquième plus grand succès au box-office français en 1975 et obtient ensuite trois Césars.

Le film a laissé un souvenir marquant, les bruniquelais devenant pour beaucoup figurants et prêtant aussi objets et accessoires indispensables. Les châteaux abritent maintenant une exposition permanente à la mémoire de ce moment fort. D’après l’office du tourisme, de nombreux habitants ont  gardé précieusement affiches et photos du tournage. 

Bruniquel, classé parmi les plus beau village de France 

Bruniquel ne manque pas de particularités. L’originalité de l’histoire des châteaux n’est pas le seul cachet de ce village ! Le nom des rues intrigue, amuse, à l’instar de la rue Trotte-Garces, ancienne rue commerçante remémorant les « garces » (féminin de garçon à l’époque) qui passaient pour faire leurs provisions.

A quelques pas la rue Bombe-cul fait forcément sourire associée au grand escalier en formes bombées.

Au cœur d’une végétation généreuse, le village nous plonge par moments dans une ambiance de campagne et offre des moments de détente, de totale évasion. Le temps semble s’arrêter à certains coins de rues. C’est assez surprenant. 

Les jardins en terrasse proches du château sont aussi l’occasion de faire une agréable halte, de profiter des points de vue sur la vallée. 

Ruelles pavées et tortueuses, maisons, murailles de pierre participent à un ensemble magique et superbe. La vigne vierge s’insère harmonieusement dans ce décor ; cette plante au feuillage et aux formes décoratives grimpant et ornant ici et là les belles façades en pierre blonde.

Les façades, habillées de portes en arc brisé (angle au sommet de l’arc) typique de l’architecture médiévale, sont magnifiques. C’est à partir du XIIème siècle qu’apparait l’ « arc brisé » ou arc pointu.

En partant de la porte neuve, la rue de la Porte neuve suivie de la rue Droite proposent un défilé de maisons pittoresques.

Cette maison dont l’aile forme un passage insolite semble n’avoir oublié aucun détail décoratif : porte en fer forgée, fleurs, objets ornementaux.

Le charme opère au sein de cette ruelle serpentant: fenêtres d’antan, végétation abondante, façades en pierre blonde.

La douceur de vivre nous gagne, place de l’Horloge. Le café Elia, aux nombreuses spécialités maison et sa terrasse ombragée, est une invitation à passer un bon moment dans un décor de rêves.

Les « Murs Neufs », en contrebas du village, datant du 14e siècle, parallèles à la rue droite sont aussi l’occasion d’une promenade fleurie accompagnée d’une halte dans un bar accueillant, ponctuant la balade.

Les boutiques et échoppes, restaurants contribuent au spectacle dans la rue de l’Hôpital, une rue en pente toujours animée.

Ici, la jolie et accueillante boutique « Christine et les filles », habille les Bruniquelaises et les visiteuses. 

Quelques pas plus loin, Chez Pigassou, un restaurant aux murs en pierre doté d’une cour intérieure et d’une terrasse, vous invite à déguster une cuisine traditionnelle élaborée et passer un agréable moment.

Le restaurant Les Bastides, en contrebas du village médiéval, peut être l’opportunité de déguster une bonne grillade, une salade dans une ambiance de  « bistrot de pays » et de profiter en terrasse d’un joli panorama.

L’art est aussi présent à Bruniquel où artistes et artisans d’art exposent tout au long de l’année, leurs œuvres d’une grande diversité, devenant alors un lieu de découverte et de rencontre avec leurs créateurs.

Bruniquel est un village médiéval attachant.

ACCES

Accès de Toulouse par l’autoroute puis la D135 à la hauteur de Montauban, via Négrepelisse et Montricoux.  

Accès de Paris par les autoroutes A10, A71, A20, puis la D135 à la hauteur de Montauban, via Négrepelisse et Montricoux.  

Roscoff

Par Jean-Francois Valli

L’histoire de Roscoff, ce village de pêcheurs du Finistère, à la pointe de la baie de Morlaix, au cœur de la magique côte de sables, est jalonnée de nombreuses péripéties et tournants remarquables qui lui ont valu une certaine renommée.

Le destin semble avoir été favorable à ce village pittoresque de la côte nord de Bretagne, élu par l’association « Petites cités de caractère » désireuse de valoriser son patrimoine et son passé.

Ancienne cité d’armateurs, puis nid de corsaire, Roscoff a su constamment rebondir, repartir de l’avant. Elle porte les traces de toute son épopée.

Le circuit du Patrimoine à Roscoff, Pas à Pas.

Le vieux port de Roscoff animé et accessible facilement en voiture ou de la gare, est un point de départ idéal pour découvrir les différentes facettes de cette bourgade au riche patrimoine. 

Un circuit touristique, le circuit du Patrimoine créé par l’office du tourisme guidera vos pas à travers la ville révélant plus de 30 points d’intérêts, pour la plupart en bordure de mer. Si vous vous demandez quoi faire à Roscoff, ce circuit vous le dira.

Le vieux port de Roscoff

Se promener au cœur du vieux port, construit au cours du XVIe siècle, est très agréable. L’air iodé, l’odeur de la mer, les goélands accompagnent nos pas le long des quais. 

Quai du vieux port de Roscoff

La petite chapelle Sainte-Barbe aux murs blancs sur une petite butte, construite en 1619, veille de façon bienveillante sur le port et la ville. Héritage du passé, la chapelle était dédiée à Sainte Barbe, pour protéger la ville de l’invasion des pirates.

Ce petit édifice, coiffé d’un clocheton, du haut de sa pointe rocheuse, sert aussi de repère pour la navigation et offre un joli panorama jusqu’à l’île de Batz à l’ouest et l’entrée de la Baie de Morlaix à l’est.

Un phare en granit, flanqué d’une tour carré pyramidale, haut de 24 m et comptant 95 marches, veille aussi sur la ville. C’est un éclaireur surprenant par sa forme et sa situation géographique : il a été en effet construit en pleine ville.

Phare de granite

Le port est un formidable lieu de vie. Toute la journée les vedettes partent et reviennent pour l’ile de Batz mais aussi d’autres proches destinations. L’après-midi est le théâtre du retour des pêcheurs, un spectacle en soi, lorsque  les bateaux de pêche s’amarrent dans le vieux port et qu’ils débarquent le fruit de leur travail.

Selon les marées, ces bateaux, formant une mosaïque de couleurs prêts à partir en mer, sommeillent en marée basse, la coque reposant généralement sur le côté. Le soir, le port étincelle de couleurs dorées au coucher du soleil. 

Couché de soleil sur le port

Le centre historique de Roscoff

La rue piétonne Gambetta guide nos premiers au sein du centre historique de Roscoff, révélant plusieurs crêperies aux façades colorées. Nous avons beaucoup apprécié l’accueillante crêperie de la Poste, son ambiance de chalets avec ses tables et chaises en bois,  ses succulentes crêpes salées et sucrées, ainsi que ses plats d’une grande fraîcheur ; une bonne adresse.

Visiter Roscoff est un vrai plaisir. La rue de l’Amiral Reveillère nous transporte ensuite dans le temps. A l’entrée de la rue,  la légendaire maison « Marie-Stuart » est un petit clin d’œil au débarquement de la reine d’Ecosse, à cet endroit, en 1548, en route pour rencontrer le roi de France François II qui deviendra plus tard son mari.

Maison Marie Stuart

A quelques mètres, la tourelle Marie Stuart, vestige des remparts d’antan, autrefois surplombant la mer, rappelle ce passé tumultueux de corsaires et flibustiers.

Tourelle de Roscoff

Les belles demeures en pierre et boutiques se succèdent pour le plaisir des yeux.

Rue Amiral Reveillere à Roscoff

Certaines ont été investies par des restaurants, crêperies à l’instar du Surcouf qui propose d’excellents fruits de mer ; une autre bonne adresse. Ici, le goéland gourmand, prêt à s’emparer d’un mets, fait le spectacle ; ce dont nous avons été témoins.

Pour les amateurs d’expérience gastronomique, vous pouvez aussi dévorer au Surcouf, un kig ha farz, une spécialité régionale, pot-au-feu à la mode de Bretagne composé bœuf, du jarret de porc et légumes, viandes. 

Cette rue est une invitation aux dégustations ! La jolie maison Larnicol est l’occasion de goûter de très bons chocolats, tandis que l’élégante maison Kouign-amann sera l’opportunité de savourer un Kouign-amann généreux ; un gâteau originaire du pays de Douarnenez dont la pâte contient autant de sucre que de beurre.

Le temps s’arrête en déambulant la rue principale qui porte les empreintes de l’époque où armateurs puis corsaires firent fortune et construire des bâtisses aux façades riches de détails architecturaux.

Chaque armateur semble avoir voulu apporter sa petite touche : jolies portes, façade ornée de superbes sculptures à l’image de cet amusant dragon, entrées de caves émergeantes.

Ce village est l’héritage d’un éclatant et surprenant passé commerçant qui semble remonter à l’année 1400, où il prend son emplacement actuel pour devenir d’abord un port de transit et de relâche,  dans lequel les navires entrent pour être réparés ou réapprovisionnés. 

Au bout de la magnifique rue de l’Amiral-Réveillère se dresse majestueusement, l’église

Notre-Dame-de-Croaz-Batz financée par de riches marchands et armateurs roscovittes au cours du XVIème siècle. 

Dominant la place principale, l’église de style gothique, en granit noble, force l’admiration par ses formes, ses magnifique sculptures et tourelles. Elle est devenue au fil du temps un monument emblématique, associé étroitement à Roscoff. Son joli cloché de style renaissance s’élevant au-dessus des autres édifices, se dégage à l’horizon servant de repère aux visiteurs et pêcheurs.

Roscoff est un village typiquement breton avec ces immanquables hortensias égayant ces murets de pierre et un livre d’histoire aux nombreuses pages, qui nous renvoie ensuite à la Maison des Johnnies et de l’oignon. 

La Maison des Johnnies et de l’oignon à Roscoff

Dès la fin du XIXe siècle, ces marchands d’oignons roscovites, partaient chaque année, en août, outre-manche, vendre une variété d’oignon particulière du terroir, devenue maintenant une appellation contrôlée ; les “Oignon de Roscoff” apportant une touche spéciale à chaque plat. 

L’ancienne ferme restaurée retrace son histoire à travers une visite ludique et modernisée. On apprend que les marins apprécient depuis des siècles cet oignon si spécial, cultivé à Roscoff, pour sa teneur en vitamines.

Balades à Roscoff

Les balades dans Roscoff et aux alentours ne manquent pas. La passerelle d’environ 500 mètres atteignant les eaux plus profondes et permettant aux bateaux d’embarquer lors de la marée basse révèle une multitude d’ilots et rochers dispersés faisant face au port. 

Le soir, au coucher de soleil, se promener sur la presqu’île de Perharidy est idyllique.

Roscoff « a plus d’un tour dans son sac ». Réputée aussi pour sa qualité d’air et ses embruns iodés, elle est aussi le berceau de la thalassothérapie, qui a vu naître le premier centre de thalassothérapie en 1899, faisant face à l’ile-de-Batz, un autre petit bijou qui mérite le détour. 

Cette jolie île, aux jolies maisons entourées de jardins fleuris, mesurant 4km de long sur 1km de large, peut se découvrir sur des vélos à louer ou à pied en suivant le sentier du littoral aux milles et un panorama. 15 minutes de bateau vous transportent sur l’île abritant l’enchanteur jardin George Delaselle présenté ici. 

Enfin, l’inévitable GR 34, le sentier parcourant toute la côte bretonne, s’inspirant du tracé du sentier des douaniers bretons, qui patrouillaient et surveillaient les côtes, offre de nombreux points de vue saisissants.

ACCES A ROSCOFF

A partir de Rennes, prendre la N12 jusqu’à Morlaix (voie express), puis direction St-Pol-de-Léon et enfin Roscoff (25Km).

À partir de Paris, deux itinéraires possibles par l’autoroute A11 puis la N12 en passant par Le Mans, Rennes et Saint-Brieuc.