Le jardin des Tuileries, jardin à la Française

Le jardin des Tuileries, jardin à la Française

Le jardin des Tuileries

Par Jean-Francois Valli

30

MARS 2020
Jardin Voyage

Connu comme le plus ancien espace vert parisien, le jardin des Tuileries ravit des millions de visiteurs chaque année. Ce jardin aux magnifiques perspectives et chargé d‘histoire s’étend entre le Musée du Louvre et la Place de la Concorde.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Au XVIème siècle, la proximité de la Seine et le charme de l’endroit inspire la création d’un jardin à l’italienne qui séduit quelques années plus tard Catherine De Médicis. Elle élabore alors les plans et aménagements d’un palais au milieu du jardin qui devient le théâtre de nombreuses et vastes réceptions.  

Photographie de Jean François Valli : Les Jardins des Tuileries

Il prend toute son ampleur sous Louis XIV lorsqu’il demande au célèbre créateur des jardins royaux de Versailles André Le Nôtre, de le redessiner. 

Composé de deux espaces appelés Le Grand Carré, aux grandes pelouses vertes parsemées de fleurs multicolores et du Grand Couvert, abritant une pléthore d’arbres, il est devenu un lieu d’agrément et de fête qui fait la joie des parisiens et touristes. C’est le roi Louis XV qui l’ouvre à la promenade à des parisiens choisis, le transformant en premier jardin public de Paris.

Les promeneurs y accèdent généralement par le Carrousel du Louvres ou la place de la Concorde et découvrent rapidement un véritable musée en plein air. Entrée est,  l’arc de triomphe du Carrousel du Louvre, rend hommage à la Grande Armée de Napoléon Bonaparte, représentant ses différents corps d’armée. Il donne un côté solennel à l’entrée prolongée par les allées légendaires de bosquets bien taillés, qui forment un véritable labyrinthe jadis propice aux conversations et rencontres secrètes. Ces grandes haies, dans la plus pure tradition florentine, jalonnent le chemin menant à une esplanade dominant les grands bassins, dans l’axe de la Grande Pyramide. 

La découverte des premières perspectives et du Grand Carré est fabuleuse. Ce spectacle est le fruit des réflexions et travaux de Le Nôtre, jardinier officiel du roi. Petit-fils et fils de jardiniers, s’inspirant de leur savoir-faire, il redessine le Grand Carré, décale les petits bassins ronds à l’époque pour créer des effets d’optique et jeux de perspective qui font maintenant le plaisir des photographes et visiteurs. 

Le Grand Carré, considéré historiquement comme le véritable jardin des Tuileries, attire les promeneurs qui profitent des chaises mises à disposition pour admirer le spectacle des jets 

d’eau et de lumières mais aussi les enfants faisant voguer leur bateau dans les bassins.

 

Ce jardin à la française a un charme fou, respectant les symétries, les bordures alignées, aux bassins parfaitement disposés. Il a su conserver quelques arbres remarquables ; les premiers arbres datant du XIXe siècle. Ses grandes pelouses vertes, autour du bassin central, ornées de parterre de fleurs, légèrement bombées nous plongent dans un univers de verdure aux mille et une petites allées. Certains arbres, placés judicieusement, encadrent des statues du 17ème siècle à nos jours qui donnent une plus grande dimension au lieu. 

Ainsi la statut de Diane, la chasseuse accompagnée d’un chien, une sculpture en marbre, se dresse fièrement depuis 1872.  De l’autre côté de l’allée une jeune fille toute fine représente une Nymphe avec un chien à ses pieds, une œuvre en marbre du même artiste Louis Auguste Lévêque (1814-1875), placée là, elle aussi, en 1872.

Une vingtaine de jardiniers s’active régulièrement pour entretenir le charme de ce jardin pour le plaisir de ses visiteurs. 22 hectares comptant 125 000 plantes agrémentent la belle balade des jardins des tuileries, une des promenades préférées des Parisiens et ce depuis le XVIIe siècle.

Des buvettes et restaurants à l’extrémité du Grand Carré sont l’occasion de faire une halte  pied de l’allée des Tilleuls qui nous introduit dans le secteur boisé appelé Le Grand Couvert. Cette partie comprend près de 2 000 arbres qui participent à la respiration de la ville et font de cet espace un véritable poumon vert pour la ville. Ils sont aussi très appréciés l’été apportant ombre et fraîcheur. 

A chaque extrémité de la double allée de tilleuls du Jardin des Tuileries, vous reconnaîtrez facilement le régal des vers à soie : deux mûriers blancs qui ont la particularité de pousser sous des formes différentes. Ces arbres récemment replantés dans le Jardin des Tuileries rendent hommage à Henri IV, auteur de leur implantation autrefois pour favoriser la production de soie en France. 

Ces allées sont aussi ponctuées ici et là de très beaux ormes, la première espèce d’arbre à Paris. Aujourd’hui, elle est l’une des moins répandue ! Tilleuls et marronniers sont majoritaires au sein du Grand Couvert, où vous découvrirez deux exèdres (petit édifice indépendant dans l’antiquité formé d’un banc de pierre semi-circulaire parfois abrité par une voute) prolongés de bassins. Ornés de huit sphinges représentées à la manière grecque, assises et ailées, elles encadrent deux par deux les statues des extrémités des bassins.

Deux statues posées sur de hauts socles marquent l’extrémité de chaque bassin. Les deux premières figures, décorant le bassin nord évoquent l’histoire d’Atalante, qui défiait ses prétendants à la course, les poursuivait et les tuait. Elles renvoient aux Métamorphoses d’Ovide, la fable raconte qu’Hippomène réussit à retarder la course d’Atalante en lançant des pommes d’or données par Vénus et ramassées par Atalante. 

Les figures de l’exèdre sud évoquent la poursuite de la nymphe Daphné par Apollon et sa transformation en laurier pour lui échapper.   

La richesse exceptionnelle du jardin lui vaut d’être classé Monument Historique et inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO. L’histoire du jardin le plus ancien et le plus vaste de Paris remonte au XIIe siècle. Cet endroit occupé, à l’époque par des fabricants de tuiles et entouré de champs de courges, a finalement cédé sa place et donné son nom aux jardins des Tuileries.

Les différentes espaces éveillent constamment la curiosité et nous invitent à découvrir, redécouvrir ses coins et recoins. La Terrasse du Bord de l’Eau, initialement construite pour protéger le domaine des crues, est surprenante. Dominant d’un côté les parterres et de l’autre le cours de la Seine avec ses quais plantés d’arbres, elle offre une merveilleuse balade.

Le Grand Couvert se poursuit jusqu’au bassin octogonal et le fameux fer à cheval, dont les rampes s’élevant majestueusement vers les terrasses et la place de la Concorde.

Les luminosités matinales et du soir illuminent, colorent et révèlent davantage toute ses beautés. Il est agréable flâner et rêvasser à tout moment au milieu des arbres, parterres de fleurs et sculptures. Les couchers de soleil le soir sont splendides.

La promenade est un voyage au cœur de la nature, de l’art et de l’histoire ; le jardin témoignant des grands moments vécus : fêtes royales, révolution, potager pendant la Deuxième Guerre mondiale, etc. Chacun y trouve son plaisir.

Le jardin des impressionnistes à Rueil Malmaison

Le jardin des impressionnistes à Rueil Malmaison

Le jardin des impressionnistes

à Rueil Malmaison

Par Jean-François Valli

21

SEPTEMBRE 2019

Jardin Voyage

Situé face à l’Île des Impressionnistes, l’ile de Chatou, le jardin des impressionnistes à Rueil s’est inspiré de cette atmosphère si particulière créée par les peintres pour transporter le visiteur dans un monde romancé.

Au sein d’un ravissant espace vert de plus d’un hectare, les jardiniers ont réussi à mêler une pièce d’eau, une roseraie, un jardin blanc et un jardin de collections, donnant au lieu une vraie touche d’originalité. C’est un petit paradis relaxant, où il est très agréable de lire, flâner, partir à la découverte de ses nombreuses espèces.

Réparti en plusieurs jardins, ce parc est un petit joyau au sein de la commune de Rueil Malmaison qui en compte huit et dont la superficie représente le tiers de la ville.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

L’eau, les jeux de lumières sont des éléments importants qui ont largement influencé les peintres impressionnistes. Abritant une pièce d’eau, un petit kiosque et une passerelle de bois, le parc ombragé des Impressionnistes à Rueil nous plonge rapidement dans un univers merveilleux. 

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

La mise en scène aquatique est réussie, cette partie prenant diverses teintes et effets changeants, selon le moment de la journée. Les pas japonais ajoutent une petite note esthétique qui accompagne le visiteur vers d’autres espaces. Ce petit havre de paix offre calme, quiétude et une certaine fraicheur bien appréciée l’été.

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Cet écrin vert, en bordure de seine, conçu et entretenu avec amour, comporte de très nombreuses variétés de plantes élégantes et d’arbustes rares ponctuant une promenade captivante. 

La balade se prolonge ensuite au milieu de compositions florales aux différentes couleurs. Elles se mêlent, ici et là, aux arbustes et verdure pour ajouter quelques touches de couleur. 

Nouveau petit clin d’œil aux tableaux des impressionnistes et la juxtaposition des couleurs qui leur est si chère. Ces jardins sont pleins de charme et de douceur. Les couleurs apportent gaité et enchantent les yeux.

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Les plantes et arbustes se succèdent subtilement favorisant différents effets de lumière sur les compositions, représentés si souvent par les artistes dans leurs œuvres. Ce coin de verdure n’en finit pas d’étonner à travers ses variations constantes de la lumière sur les éléments.

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Ici, un groupe de plantes vaporeuses et atypiques, d’une floraison délicate éclaircit les massifs de fleurs avec originalité et élégance. Elles ondoient parfois au gré du vent procurant de nombreuses impressions.

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Les jardiniers ont su aussi cette impression de paysages avec leurs perspectives propres aux impressionnistes. Les plantes, arbustes, tonnelles et chemins agencés avec harmonie créent effets de mouvement, impressions fugitives et personnelles.

Jean-François Valli
Jean-françois Valli
Jean-François Valli

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Ce parc est un vrai régal. Attirant régulièrement de nombreux visiteurs pique-niquant, se reposant, ou encore passionnés de lecture, le parc reproduit ces scènes de vie quotidienne immortalisées par les peintres. Le jardin ainsi rend hommage à tous ces peintres à l’initiative de ce mouvement artistique, qui illustre le rayonnement artistique et culturel de la France. Réalités joyeuses, jeux de reflets et de lumières, luminosités, formes et volumes, tout concourt à découvrir ce jardin enchanteur.

Photographie de Jean François Valli : Parcs des impressionnistes Rueil

Les Jardins de l’Alhambra à Grenade

Les Jardins de l’Alhambra à Grenade

Les Jardins de l’Alhambra à Grenade

Par Jean-François Valli

29
AVRIL 2019
Jardin Voyage

Les Jardins de l’Alhambra à Grenade sont un véritable enchantement, un paradis au pied de la sierra Nevada où l’architecture et la végétation se sont unies ici pour le plaisir des yeux et des sens.

Ils portent le nom de la forteresse construite au début du XIème siècle, par  la dynastie Nasrides qui en fit le siège islamique. Son nom arabe Al-Ḥamrā, le rouge, fait référence à la couleur que prennent les murailles de la citadelle au coucher du soleil. L’Alhambra, vu depuis le mirador San Nicolas, le soir, est splendide. Le matin, les luminosités lui donnent aussi un aspect scintillant magnifique.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Si le plus grand souci des architectes de l’Alhambra était de couvrir avec des éléments décoratifs chaque mur, chaque espace, il en était de même pour les jardins. L’élément décoratif le plus utilisé par les architectes grenadins est d’ailleurs le motif végétal.

Plusieurs espaces s’étendent du nord au sud : la zone militaire ou Alcazaba, les Palais royaux, la Medina (l’ancienne ville qui abritait environ 2000 personnes) et les résidences d’été : le domaine du Generalife.

Les Jardins des Chemins de Ronde.

En commençant la visite de l’Alhambra à partir de l’Alcazaba, l’enceinte fortifiée et première construction de l’Alhambra, on accède ensuite aux Jardins des Chemins de Ronde dont le nom évoque la ronde inférieure autour de la forteresse.

De ses jardins qui longent la muraille, la vue est magnifique. La végétation, les fontaines, les inscriptions sur les murs se fondent à l’architecture. La magie prend forme. L’harmonie des formes et des couleurs est saisissante.

Le Jardin de Darax (Palais Nasrides)

Le chemin nous mène vers les Palais Nasrides, un ensemble emblématique et fascinant de plusieurs palais royaux, de cours intérieures aux incroyables et nombreuses décorations.

Au centre de ses palais, les jardins fermés de Darax, au cœur d’un patio à l’imposante galerie couverte, abritent une fontaine datant de la Renaissance. Buis, cyprès et orangers complètent le tableau au charme fou. Le calme de cet endroit nous gagne…

Alhambra fontaine et poutre

Photographie de Jean François Valli : Jardins Alhambra

Les  jardins sont omniprésents, aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur de la citadelle. Ils donnent du rythme, animent la balade, donnent du relief aux fondations, encadrent le panorama.

Les jardins du Partal

Les jardins extérieurs des palais royaux, les jardins du Partal, s’étendent sous forme de terrasses en escalier du cimetière jusqu’à la tour des Dames. Lauriers roses, palmiers, arbustes et bassins agrémentent la découverte de cet espace aux mille et un recoins.

L’église Santa Maria, entourée de palmiers et occupant maintenant l’emplacement d’une ancienne mosquée domine l’endroit. La tour des Dames et son bassin aux nombreux reflets embellit l’espace.

Les jardins San Francisco

Quelques dizaines de mètres plus loin dans les jardins, apparaît le clocher du couvent et des jardins San Francisco. Nouvelle ambiance, nouvelles couleurs. Les plantes aromatiques et fleurs dégagent une grande variété de douces odeurs. Roses, lagerstroemias et lauriers roses sont en fleurs en ce début août.

Alhambra
L’Alhambra est le monument majeur de l’architecture islamique et le monument le plus visité d’Espagne. D’un palais à l’autre, les jardins présentent chacun un mariage féérique de couleur, de lumière et d’ombre, chacun à l’ambiance particulière. Les jardins de San Francisco en sont un fabuleux exemple.

Les jardins du Généralife

Palais d’été des princes et rois, le Generalife, au sud, sur la colline, surplombe l’Alhambra. Un chemin bordé de jardins potagers, herbes odorantes, de vergers et d’olives nous aident à y grimper. Les jardins furent conçus pour subvenir en partie aux besoins alimentaires et approvisionnement en eau.

C’est une création unique. Le Généralife, « Jannat al-Arif » traduit par les guides comme  « Le Jardin de l’Architecte » représente l’harmonie entre la nature et l’architecture.

Un canal construit avec ingéniosité dirigeait l’eau des contreforts de la montagne aux jardins leur donnant vie continuellement. L’eau apparait ainsi partout: dans des bassins, fontaines, jets d’eau. Symbole de vie et du dynamisme, elle donne naissance à de merveilleux jasmins, rosiers et arbustes à fleurs, qui embellissent les lieux,
Fontaine et buisson
Fontaine en pierre alhambra
Les fontaines au doux bruissement naturel de l’eau nous plongent dans une ambiance intimiste et paisible. Les jets d’eau s’entrecroisent au milieu de myrtes taillées. Merveilleux !
Les palmiers, cèdres et cyprès tout autour donnent une dimension plus grande encore à l’espace.

Le soir, le panorama est splendide.

La promenade se finit en apothéose ébloui par la magie du Généralife. Cette visite est gravée dans notre mémoire, c’est un festival de couleurs, lumières, ombres, un grand et sublime tableau vivant dont on ne lasse pas. Certaines personnes viennent de loin pour découvrir ces jardins et  ils le méritent. La cité fit partie des candidats finalistes pour devenir l’une des 7 nouvelles merveilles du monde.

JARDINS ALHAMBRA :
INFORMATIONS PARTIQUES

9 Horaires Jardins Alhambra

Les jardins sont ouverts tous les jours, dimanche compris, du 1 avril à 14 octobre, du lundi au dimanche : de 8h30 à 20h00 et du 15 octobre à 31 mars, du lundi au dimanche : de 8h30 à 18h00.

Selon les caractéristiques du billet que vous achetez, l’accès au musée est soit le matin, l’après-midi ou le soir.  Il est obligatoire de respecter l’heure indiquée sur le billet, car les jardins doivent respecter les contraintes du nombre de visiteurs.

Tarifs 2024 Jardins Alhambra

Visite complète avec les palais Nasrides (recommandé) : 19.09 €
+ de 65 ans : 12.73 €
Personnes handicapés et enfants de 12 à 15 ans : 12.73 € 

Entrée gratuite jusqu’à 12 ans 

Compte-tenu du grand nombre de demandes et aux limites de visiteurs par jour, il est recommandé d’acheter les billets, à l’avance, en ligne.

Il y a principalement deux types de visites :
les visites de jour et les visites nocturnes

Accès Jardins Alhambra

Les jardins se situent sur une colline dominant le centre de Grenade.

Si vous avez déjà acheté vos billets, vous pouvez commencer la visite par la Puerta de la Justicia au pied du Palais Charles V. 

L’entrée principale, la billetterie se situe à quelques mètres
du restaurant La Mimbre.


Dans ce cas, deux possibilités : faire votre chemin jusqu’aux palais et l’Alcazaba et revenir ensuite sur vos pas en terminant la balade par le Generalife, soit en commençant la visite par le Generalife puis ensuite faire les palais et jardins jusqu’à l’Alcazaba.

Durée Jardins Alhambra

La visite complète dure environ 4 heures.

Le Jardin botanique exotique de Val Rahmeh

Le Jardin botanique exotique de Val Rahmeh

Le Jardin botanique exotique de Val Rahmeh

Par Jean-François Valli

24
FEVRIER 2019
Jardin Voyage

A l’écart de la ville, entre mer et montagne, le jardin botanique de Val Rahmeh à Menton est un délice, une visite qui laisse un souvenir empreint de couleurs, d’exotisme et de passions.

L’Allée emblématique des palmiers

du jardin botanique

Le portail s’ouvre, l’allée majestueuse et solennelle des palmiers nous mène à une villa bâtie au XIXème siècle. Son premier propriétaire, Sir Radcliffe, Général de l’armée britannique et sa femme Rahmeh Théodore Swinburn, séduits par la beauté de l’endroit, firent venir les premières plantes exotiques et planter ces grands palmiers, dès leur acquisition. Les jardins d’origine, attenants, arborant figuiers, oliviers, figuiers inspirèrent le général et l’encouragèrent à une évolution prédestinée des lieux.

Allée palmier Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Allée des palmiers

La villa de style méditerranéen

Val Rahmeh

La splendide terrasse de la villa mentonnaise attire ensuite notre attention. Ses nombreuses sculptures et plantes nous invitent à commencer la découverte des lieux. Les façades de la villa, aux tons méditerranéens, ont toujours leur cachet. Des plantes insolites et singulières par leurs formes tout autour, nous incitent à prendre notre temps et du plaisir. Nous sommes tout de suite charmés par ce nouvel univers.

Photographie de Jean François Valli : La villa de style méditérranéen – Jardin botanique Val Rameh

Un Cordyline Pourpre magnifique arbuste exotique provenant d’Asie du Sud-Est ou du Pacifique, s’élève avec grâce.

Photographie de Jean François Valli : Cordyline pourpre – Jardin botanique Val Rameh

Le Strelitzia, une jolie plante originaire d’Afrique du Sud, au feuillage d’une belle densité, se dresse élégamment devant la villa. Arborant une magnifique floraison, on l’appelle plus communément Oiseau de paradis, ses fleurs aux couleurs vives faisant penser à la forme d’un oiseau exotique. 

Le Strelitzia, Oiseau de Paradis - Jardin botanique Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Le Strelitzia, Oiseau de Paradis – Jardin botanique Val Rameh

Un Bauhinia appelé arbre à orchidée, petit arbre à tronc court et au feuillage persistant, brille sur la terrasse à quelques mètres. Ses feuilles rapprochées des feuilles ont été associées aux deux frères Johan et Gaspard Bauhin naturalistes franco-suisses, qui auraient ainsi donné leur nom à cet arbre venant ici ajouter lumière et fraicheur.

Bauhinia Jardin Botanique Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Le Bauhinia – Jardin botanique Val Rameh

Le jardin exotique désertique

Le chemin se poursuit derrière la villa. Sur la partie rocailleuse, s’est développé le jardin désertique tropical où se mélangent harmonieusement différents palmiers, cactées et plantes tropicales à l’image de l’encephalartos, aux allures de palmiers et de cycas, qui se fond dans ce paysage. Cette plante préhistorique originaire d’Afrique, est encore utilisée pour fabriquer de la farine, ce qui explique l’origine de son nom Cephale signifiant tête et artos signifiant pain.

Encepharlatos Jardins Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Encepharlatos – Jardin botanique Val Rameh

Derrière la villa, le terrain forme une butte assez accidentée, le jardin devient irrégulier présentant en son sommet une terrasse se déployant jusqu’au jardin exotique tropical présentant une multitude de plantes, arbres et arbustes jaillissant tel un feu d’artifice.

Photographie de Jean François Valli : Les cactus – Jardin botanique Val Rameh

Le jardin exotique tropical

Miss May Campbelle, qui succéda à Sir Radcliff, apporta une véritable transformation au domaine  en plantant une incroyable variété d’espèce.

Passionnée, elle réalisa la Fontaine, enfouie dans un renfoncement à l’extrémité nord-est des jardins, créant cette fameuse atmosphère tropicale et humide où s’épanouissent bambous et fougères arborescentes d’Australie ou de l’ile Maurice. Les mousses, la terre humide, les feuilles décomposées créent un sentiment total de dépaysement.

Photographie de Jean François Valli : La fontaine – Jardin botanique Val Rameh

La constitution de cette luxuriante végétation mêlant différentes espèces tropicales pour en faire un endroit relaxant et inspirant s’est opérée progressivement avec art. Aucun détail n’a été omis dans le choix des plantes et des fleurs ; les plantations de bambous, placées judicieusement arrêtant efficacement le vent pour protéger le jardin tropical du vent, l’ennemi de ce type de végétation.
Végétation jardin botanique Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : La végétation – Jardin botanique Val Rameh

La promenade n’en finit pas de nous étonner. Nous longeons et descendons le chemin, nous ramenant au pied de la villa. Ici, la végétation foisonnante prend l’allure d’une jungle touffue, çà et là éclairée par quelques fleurs éclatantes de couleur. C’est magnifique. Les feuilles qui bruissent, l’atmosphère de fraicheur, les troncs qui jaillissent ici et là contribuent au spectacle.
Jardin Val Rameh Vegetation

Photographie de Jean François Valli : Arbre tropical – Jardin botanique Val Rameh

Au pied de la villa sont disposés de petits jardins en étages, consacrés à des espèces différentes selon leur exposition et notamment des arbres fruitiers tropicaux. C’est un endroit magique plein d’odeurs et de couleurs. Une parcelle y est consacrée aux plantes d’intérêt alimentaire comme la canne à sucre, le piment et l’arbre à tomates et participe à cette nouvelle ambiance. 

Arbres fruitiers jardin botanique Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Arbres fruitiers – Jardin botanique Val Rameh

Rattachement au Muséum National d’Histoire Naturelle

Nous comprenons alors pourquoi les dépenses incessantes de Miss May Campbell la contraignirent à céder le lieu à l’Etat en 1966, qui confia dans la foulée, la gestion au Muséum National d’Histoire Naturelle. Les jardins sont maintenant un support de recherche, d’étude, de conservation et de diffusion des connaissances. Ils abritent environ 1 500 espèces et font partie d’un réseau international de jardins. De nombreux panneaux d’informations pédagogiques donnent ainsi au curieux une valeur supplémentaire à la balade.

Les jardins participent, par exemple, à la reconstitution du Sophora Toromiro dans le monde, un arbuste mythique provenant de l’ile de Pâques qui en est maintenant dépourvue. C’est dans son bois dur et de couleur rouge que les habitants de l’ile de Pâques sculptaient leurs statuettes et objets cérémoniaux.

Nous arrivons alors à une grande terrasse en contrebas, étoffé d’une pièce d’eau aux nombreuses espèces aquatiques. 

Photographie de Jean François Valli : Pièce d’eau – Jardin botanique Val Rameh

Un banc sous un arbre propose une petite halte sympathique et nous permet de bénéficier du point de vue.

Petit banc jardin Val Rameh

Photographie de Jean François Valli : Chemin – Jardin botanique Val Rameh

Tout au long de cette promenade, les jardins respirent l’amour des différents propriétaires qui se sont succédé et des jardiniers actuels. Le calme et l’harmonie de cet écrin de verdure sont rafraichissants et méritent bien son nom ; l’étymologie du mot Rahmeh, d’origine indienne, signifie en effet tranquillité.

Photographie de Jean François Valli : Le bassin – Jardin botanique Val Rameh

Ce lieu est magique à plus d’un titre et depuis toujours prédisposé à devenir ce qu’ils sont maintenant. Les jardins échelonnés sur différents niveaux offrant un grand nombre de points de vue mais aussi quantité de solutions aux jardiniers pouvant sélectionner les endroits convenant le mieux aux plantes en fonction de l’ensoleillement et de l’humidité environnante.

INFORMATIONS PRATIQUES

Horaires Jardin Botanique Menton

Le jardin est ouvert toute l’année :

Horaire de fin septembre à fin mars : 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 17 h 00.
Horaire de début avril à fin septembre de 9 h 30 à 12 h 30 et de 14 h 00 à 18 h 00.

Il est fermé tous les mardis, le 1er mai et le 25 décembre.
Le jardin peut également être fermé certains week-ends entre le 15 novembre et le 15 décembre.

Tarifs Jardin Botanique Menton

Le Tarif plein correspond à 7 €, le tarif réduit à 5 €.

Le jardin japonais de Monaco

Le jardin japonais de Monaco

Le jardin japonais de Monaco

Par Jean-Francois Valli

28
JANVIER 2018
Voyage

Experience

Descendant les célèbres virages Mirabeau et Fairmont du circuit de Formule 1 de Monaco, menant au jardin japonais, je découvre alors un univers merveilleux inattendu.
Cet écrin de verdure, niché entre la mer, le palais des congrès et la colline de Monte-Carlo,  nous plonge, dès les premiers pas, dans l’ambiance relaxante et harmonieuse des jardins japonais. Le calme et la tranquillité nous gagne immédiatement, grâce au doux bruit de la cascade ; les palissades créant aussi un écran avec le monde extérieur.
Bassin • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Plus loin, le jardin révèle ses différents pans composés essentiellement d’arbres et de rochers. Contrairement au jardin traditionnel français, les différentes parties du jardin japonais évitent les lignes droites et les symétries ; il y a sans arrêt des ruptures car « l’harmonie naît du déséquilibre », dans l’esprit japonais.

Les Jardins japonais sont nés autrefois des échanges entre le Japon et la Chine. Inspirés des peintures chinoises représentant le paradis, ils reprennent des éléments essentiels: le lac, les îles, la montagne, des représentations de la nature. Ces jardins sont devenus des lieux de contemplation et s’apparentent à des tableaux.

Bassin • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli

Photographie : JF Valli

Je suis frappé par le nombre de détails, la minutie avec laquelle ce jardin a été conçu pour respecter le pur style et les principes japonais mêlant la pierre, l’eau et la végétation.
« Je suis frappé par le nombre de détails, la minutie avec laquelle ce jardin a été conçu pour respecter le pur style et les principes japonais mêlant la pierre, l’eau et la végétation. »
Cascade • Bassin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Pavillon à thé • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Au Japon, le thé est toute une cérémonie, une tradition millénaire. Situé dans un décor zen et épuré, une petite mer de graviers et de sable évoque l’océan, au pied du pavillon. Une petite fontaine à eau, sur le côté, autour de différentes plantes invite les hôtes à se laver les mains pour se purifier avant de prendre le thé. 
Karesensui • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Fontaine à eau • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Au cœur du jardin un pont nous invite à admirer les différents points de vue, les poissons: les carpes koï, la cascade au milieu d’une végétation de toutes les couleurs.
Pont • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Fontaine à eau • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Carpe Koi • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Plus loin, le jardin révèle ses différents pans composés essentiellement d’arbres et de rochers. Contrairement au jardin traditionnel français, les différentes parties du jardin japonais évitent les lignes droites et les symétries ; il y a sans arrêt des ruptures car « l’harmonie naît du déséquilibre », dans l’esprit japonais.

Les Jardins japonais sont nés autrefois des échanges entre le Japon et la Chine. Inspirés des peintures chinoises représentant le paradis, ils reprennent des éléments essentiels: le lac, les îles, la montagne, des représentations de la nature. Ces jardins sont devenus des lieux de contemplation et s’apparentent à des tableaux.

Fontaine à eau • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
En poursuivant la promenade, le jardin nous dévoile d’autres ensembles marqués par une lanterne (« Toro »), un autre élément décoratif souvent placé au bord d’une allée, ou près d’un bassin. Leur origine remonte aux des temples bouddhistes, dans lesquels ils étaient destinés à éclairer l’entrée.

Parfois, les Pierres à eau ou Pierre Fontaine sont mises en évidence et apportent une petite touche décoratrice. Ces pierres sont utilisées pour former un petit bassin, pour se laver les mains ou encore boire. C’est un jardin aux mille et uns charmes.

Cascade • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Lanterne en pierre • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
Tout est pensé pour donner une note esthétique, par exemple à travers les pas japonais (« tobi-ishi ») qui guident le promeneur dans le jardin. Les fleurs les plus courantes, les Rhododendrons, les azalées, les arbres fruitiers, les magnolias etc. créent une multitude de couleurs suivant la saison.

Les mousses, fougères, les bambous, les plantes aquatiques complètent un fascinant tableau, toujours sobre où chaque coin de jardin est mis en valeur d’une façon ou d’une autre.

Tsukubai • Jardin japonais à Monaco par Jean-françois Valli
Photographie : JF Valli
« C’est une promenade enchanteresse et thérapeutique, dont je garde un souvenir fabuleux. »

Le Jardin du Curé à Elche, Jardin El Huerto del cura Elche, Espagne

Le Jardin du Curé à Elche, Jardin El Huerto del cura Elche, Espagne

Le Jardin du Curé à Elche

Par Jean-François Valli

29
DECEMBRE 2018
Voyage Experience

A l’occasion d’un séjour dans le sud de l’Espagne, sur la route de l’Andalousie, j’ai découvert le jardin du Curé à Elche, (Jardin El Huerto del cura Elche), mêlant histoire, art et culture. Ils méritent vraiment une visite.

« Huertodel Cura » dit le jardin du Curé » a été déclaré, en 1943, jardin artistique national. Il tient son nom du curé José Castaño Sánchez (1843-1918), qui le reçut en héritage et qui se consacra à l’agencer, le développer et entretenir les nombreuses espèces.

Regroupant différentes sortes de plantes, cactus et palmiers, cet endroit parsemé de bassins garnis de plantes aquatiques et sculptures offre une promenade insolite et exceptionnelle aux variétés assez rares.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Photographie de Jean François Valli : Les Jardins exotiques d’Elche

Elche a été autrefois une ville agricole, avant de connaitre une activité industrielle grandissante. Elle s’est longtemps consacrée à la culture des dattes, palmiers et d’autres produits pour la propre consommation de ses habitants. Le jardin est la marque indélébile de cette page de son histoire. Le Palmier Dattier (Phoenix Dactyliféra, une des premières plantes domestiquées par l’homme, est ici une espèce omniprésente. Son fruit, la datte, est reconnu pour sa forte valeur nutritive et énergétique.

Nos premiers pas nous conduisent au pied d’un bassin présidé par une reproduction de taille naturelle de la Dame d’Elche, chef d’œuvre de l’art ibère, actuellement dans le Musée Archéologique National de Madrid.

Ce buste aux bijoux et caractéristiques des Ibères est l’un des restes archéologiques les plus connus et importants de la culture espagnole. Découvert à Elche en 1897, il date des Ve ou IVe siècles avant notre ère, et suscite encore nombre de questions aux chercheurs. Si cet espace est chargé d’histoire, il est aussi splendide. Nous prenons plaisir à admirer le bassin, ses reflets, ses couleurs, les plantes tout autour. Le calme et la tranquillité du site nous gagne.

Les jardins abondent de bassins et d’espaces aux différentes ambiances. La Rocaille, un espace saisissant, attire notre attention. Son ensemble de cactus et plantes grasses caractéristiques des régions les plus sèches du globe semble s’être parfaitement adapté ici.  C’est un endroit totalement dépaysant, le temps s’arrête, nous sommes durant quelques instants plongés dans une atmosphère tropicale.

Photographie de Jean François Valli : La Rocaille

A côté de la Rocaille, plusieurs bassins nous tendent les bras et nous apportent une touche de fraîcheur et de silence ; l’espace est plutôt paradisiaque. Les canards s’y plaisent assez bien. Ils déambulent ici et là faisant le spectacle, allant d’un bassin à l’autre, croisant quelques palmiers ou autres arbustes sur leur passage.
Nous poursuivons notre chemin jusqu’à La palmeraie, qui a été classée au patrimoine de l’humanité par l’UNESCO, c’est la seule forêt de palmiers d’Europe. Ses chemins sinueux  dévoilent une infinité de palmiers de forme et tailles différentes (environ 500) qui jalonnent et rythment la balade. Généralement la durée de vie d’un palmier oscille entre 200 et 300 ans, ceux-ci atteignant jusqu’à 30 mètres de hauteur. Ils dégagent tous quelque chose de particulier.
C’est ici que vous découvrirez quelques-uns des plus beaux spécimens dont le majestueux palmier impérial. Vieux de plus de 150 ans, il possède un tronc supportant sept branches d’une incroyable symétrie que l’on ne cesse d’admirer. Il doit son nom à l’impératrice Élisabeth d’Autriche, “Sissi”. Le prêtre Castaño lui dédia cette magnifique plante en 1894, lors de sa visite.
Sur le chemin du retour, différentes espèces parachèvent notre visite et la fin du parcours, lorsque tout à coup, les lieux nous offrent un nouveau spectacle. Un paon bleu mâle déploie sa queue et fait la roue. Lui aussi semble être sa place et se fondre au paysage.

Ces jardins sont décidemment étonnants. Nous sommes ravis d’avoir fait cette petite halte, avant de partir à Grenade. Nous repartons les yeux emplis d’images et de bons souvenirs.