Water Polo : debriefing

Water Polo : debriefing

Debriefing

Par Jean-Francois Valli

19

FEVRIER 2018

Sport

Experience

Après un match bien négocié avec de multiples rebondissements, notre entraineur a décidé de nous emmener tous ensemble dans une maison dans la campagne pour passer un moment sympa et débriefer.

Cela nous a permis d’échanger entre nous les bons moments, les bons gestes techniques des uns et des autres, les inspirations de certains joueurs faisant des passes décisives ou ayant été à l’origine de phases tactiques réussies. Ces moments sont très importants car ils permettent de valoriser les joueurs pour leurs actions positives.

Au sein du groupe, l’ambiance monte, les échanges se font de plus en plus spontanés. A cette occasion, il est plus facile alors d’aborder les moments où l’un d’entre nous a raté un geste, une passe ou lorsqu’il n’a pas été efficace lors d’une phase tactique.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Stage de préparation de Water polo

Photographie : Pixabay

Nous revoyions ensemble ces phases et les repassions ensemble. D’une certaine façon en revoyant cette phase, chacun impliqué dans l’action pouvait rejouer son geste et entrevoir ; imaginé mentalement comment il aurait dû le jouer, le mimer mentalement. Ces moments sont précieux car ensuite à l’entrainement nous sommes préparés à corriger nos gestes.

Il est vital que ces moments soient abordés dans le but que chacun progresse, s’améliore et non dans le but qu’il soit diminué ou qu’il reste sur un échec.

Parfois, certains points sont évoqués sans prendre de gant et brutalement quand l’entraineur souhaite créer un impact sur la personne. Une fois, après avoir marqué un but assez extraordinaire, j’ai relâché ma concentration sur la phase suivante et nous avons pris un but par ma faute. L’entraineur a réagi vigoureusement, sa réaction était la meilleure pour générer la prise de conscience adéquate.

« Il est vital que ces moments soient abordés dans le but que chacun progresse, s’améliore et non dans le but qu’il soit diminué ou qu’il reste sur un échec. »

Stage de préparation

Stage de préparation

Stage de préparation

Par Jean Francois Valli

15

FEVRIER 2018

Sport

Experience

Nous sommes partis deux semaines ensemble en stage pour préparer la nouvelle saison fin aout, début septembre. Nous avons effectué une préparation poussée afin d’être tout de suite au maximum de notre forme physique, dès le premier match.

Le stage a été intense, nous faisions deux séances d’entrainement par jour. Le matin, nous commencions la journée par un petit footing, puis nous enchainions par la natation qui est la base de notre sport, avant de faire des exercices avec le ballon !

Enchaîner les longueurs est une discipline / habitude que l’on ne peut éviter, ce n’est évidemment pas la partie la plus enthousiasmante, mais c’est une base indispensable et nous reconnaissons tous son extrême valeur.

J’ai appris à travailler différents rythmes, alterner rythme rapide et lents. J’ai gagné énormément avec le water-polo en endurance, j’ai travaillé physiquement ma capacité à produire un effort physique soutenu dans la durée : je faisais entre 3 à 4 km de bassin en une heure.

Alterner les rythmes rapides et lents facilement est une gymnastique mentale et physique, cela demande une certaine agilité. On doit être capable pendant un match de réagir très vite face à une situation et changer de rythme subitement alors que le match est sur un certain tempo.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Stage de préparation de Water polo

Photographie : Pixabay

Lorsqu’une équipe attaque, elle construit son jeu comme au hand-ball autour du cercle, sur un certain tempo, puis crée des accélérations, ralentit le jeu si l’accélération n’a pas été concluante puis recrée une phase rapide. Cela fait partie de nous à la longue cette succession de rythmes.

Dans la vie quotidienne professionnelle, on retrouve cet enchainement de rythmes forts et linéaires dans certains métiers. Je n’ai jamais été surpris, ayant acquis ces réflexes, je ne m’en rends plus compte, je réagis naturellement et facilement à tout type de changement.

« Le corps s’habitue à un travail régulier et chaque jour nous améliorions nos performances. »

Un joueur est sans cesse en mouvement avec ou sans ballon. Le rétropédalage (pour se maintenir une partie du corps hors de l’eau), la nage rapide font appel à différents muscles. Nous faisions aussi en parallèle des exercices musculations adaptés à chacun pour travailler nos points faibles. Ce sport muscle l’ensemble du corps. Le water-polo est de ce fait un sport très complet !

Le corps s’habitue à un travail régulier et chaque jour nous améliorions nos performances. Mentalement on apprend à repousser ses limites, à prendre davantage d’assurance. Ces exercices sont autant physiques que mental.

Lorsque j’ai commencé le water-polo, j’ai rapidement expérimenté le second souffle. Ensuite, on n’y fait plus vraiment attention.  Au fur et à mesure que progresse une séance d’entrainement, surtout si elle est particulièrement intense, la concentration sanguine d’endorphine augmente (les endorphines sont les hormones de la douleur). Au-delà de ce passage, on devient plus apte à faire un exercice intense sans en souffrir. La libération d’endorphines crée une sorte de plénitude, bien-être, voire une sorte d’euphorie bien connue des coureurs, joggeurs.

Il existe aussi une autre théorie du second souffle basée sur l’ajustement des muscles contractiles de la respiration – principalement le diaphragme et les muscles intercostaux – fonctionnant ainsi: moins de fibres musculaires utilisées pour faire le même travail respiratoire grâce à une contractilité des muscles respiratoires améliorée du fait d’un meilleur apport sanguin et de l’adrénaline.

Jean-François Valli : Joueur de Water Polo • Équipe de Lyon
Joueurs de Water-Polo
Photographie : Pexel

Lorsque nous avons commencé notre championnat, nous étions dès notre premier match dans le rythme, à l’aise. Nous avons immédiatement pris conscience de l’importance de cette préparation. Nous avons gardé le rythme tout le match, mais notre adversaire n’a pas tenu la distance et petit à petit nous avons pris l’ascendant physiquement et mentalement. Nos efforts étaient récompensés.

Professionnalisme. Le souci et l’importance de chaque détail.

Professionnalisme. Le souci et l’importance de chaque détail.

Professionnalisme : le souci du détail

Par Jean-francois Valli

04

DECEMBRE 2017

Sport

Experience

Mon premier match au championnat de France senior avec le LOU fut surprenant. Jusqu’à présent j’avais joué en championnat de France junior. L’intensité et le niveau avait monté. Le rythme était beaucoup plus rapide, l’engagement physique avait augmenté et surtout il fallait être beaucoup plus alerte.

Chaque détail prend son importance, il faut avoir une lecture du jeu plus rapide, regarder attentivement les mouvements des joueurs adverses et anticiper une tactique des joueurs adverses pour créer une situation de but, rester constamment concentré.

Quand je suis rentré dans le bassin au tout début, j’ai pris « une grande claque ». Tout de suite, j’ai du  m’adapter à la vitesse des adversaires, à leur engagement. J’étais physiquement « cuit » à la mi-temps. Il y avait un décalage entre ce que nous avions vécu l’année auparavant à tout niveau. Nous le savions mais le vivre était une toute autre expérience.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Séance de musculation

Photographie : Daniel Apodaca / Unsplash

Nous avons alors renforcé les séances de musculations, renforcé les séances de sprint pour les contre-attaques, attaques et replis, renforcé l’intensité de nos entraînements.

Nous avons analysé pourquoi nous pouvions faire des erreurs dans nos passes et éviter ces fameuses pertes de balles qui se transforment en contre-attaque et souvent en but. Nous avons appris de nouvelles tactiques, étudié des phases de jeu  produites par les équipes adverses que nous ne connaissions pas. Nous avons travaillé ces nouvelles phases de jeux.

Nous étions comme des gosses qui découvrent un nouveau jeu, nous avons gardé notre esprit de jeu, notre esprit d’équipe. A la fin de l’année nous avions atteint un nouveau niveau ce qui nous procurait une grande joie et un sentiment de fierté et d’accomplissement.

Entraînement et réflexes gagnants

Entraînement et réflexes gagnants

Entraînement et reflexe gagnant

Par Jean-francois Valli

04

DECEMBRE 2017

Sport

Experience

Deux fois par semaine, nous avions des entraînements de deux heures. La première partie de cet entraînement reposait sur le fondement de notre discipline : la nage. Nous faisions environ 3 kilomètres de bassin durant une heure.

La deuxième heure était dédiée au water-polo. Nous commencions cette partie par des séances de rétropédalage (technique qui consiste à faire des mouvements circulaires alternatifs avec les deux jambes pour maintenir le corps au-dessus de l’eau ; un autre fondement essentiel du water-polo). Puis nous enchaînions les exercices de passes de balle, avant de nous exercer au maniement du ballon dans l’eau et à la réalisation de phases de jeu offensives et défensives.

Jean-François Valli : Match de Water Polo • Jeux Olympique Paris 1926

Match de Water polo

Photographie : Eugene Lim / Unsplash

Nous avons travaillé les phases défensives pour acquérir des réflexes face aux différentes feintes, astuces de l’adversaire cherchant à être libre de marquage ou dans une position favorable de tir au but ou de passe.

Nous avons travaillé des phases offensives spécifiques pour créer des décalages et créer des situations où l’un de nos joueurs se retrouvait démarqué, en situation de tir au but sans opposition. Nous avons répété et répété ces situations durant les entraînements.

Notre entraîneur avait une très bonne observation, il corrigeait constamment notre positionnement en équipe face aux différents dispositifs d’attaque adverses.

Il nous a transmis son goût du travail, de l’effort, du dépassement de soi et de reculer les limites physiquement. Durant les matchs, nous avons pu reproduire de nombreuses tactiques offensives et marquer des buts comme à l’entraînement.

« Nous avons intégré l’effort, le travail soutenu, comme des éléments gagnants, des vertus. »

Lorsque nous avons joué contre Aix-en-Provence et contre Nice, nous avons fait jeu égal avec des équipes habituées à gagner le championnat de France Junior ou à être au top niveau (lors de notre première année en championnat de France junior). Nous avons pris alors conscience que ce n’était pas le fruit du hasard.

Notre joie était d’improviser des phases de jeu en fonction du positionnement de l’adversaire.

Lorsque les deux ailiers adverses faisaient un marquage d’un certain type, nos ailiers décidaient de pénétrer chacun selon une diagonale opposée, créant une joyeuse confusion. Nous nous sommes créés plusieurs occasions en reproduisant cela à la perfection (les deux joueurs adverses marquant nos joueurs se gênant, laissant un de nos ailiers sur le côté, libre de marquage). Nous avons marqué plusieurs buts ainsi. Cette phase de jeu offensive est très connue dans le water-polo ; nous l’avions travaillé au millimètre à l’entraînement pour obtenir l’effet désiré et cela a fonctionné plusieurs fois. L’entraîneur adverse a du marquer un temps mort pour corriger le placement de ses joueurs. Nous étions enthousiastes.

Jean-François Valli : Joueur de Water Polo • Équipe de Lyon

Joueurs de Water-Polo

Photographie : Pexel

Nous avons aussi répété de nombreuses fois la reprise directe d’une balle lancée par l’ailier à l’attaquant qui s’élève prend la balle en hauteur et tire au but instantanément. Nous avons marqué plusieurs buts ainsi.

Nous avons surpris des grandes équipes car nous étions inconnus dans ce championnat lors de notre première année en championnat de France juniors.

L’entraînement et le travail de phases de jeu nous responsabilisait beaucoup. Lorsque quelqu’un ratait une passe il compromettait toute l’efficacité de l’action. Quand je ratais une passe ou un lancer, je retravaillais cette situation de jeu jusqu’à ce que je la maîtrise. Tous les joueurs de l’équipe étaient dans cet état d’esprit quand nous avons commencé à nous entraîner ensemble, la première année, parce que nous aimions gagner et que nous aimions bien jouer.

Nous avons intégré l’effort, le travail soutenu, comme des éléments gagnants, des vertus.

Sport collectif et esprit d’équipe

Sport collectif et esprit d’équipe

Sport collectif et esprit d’équipe

Par Jean-francois Valli

26

NOVEMBRE 2017

Sport

Experience

Depuis ma plus tendre enfance, j’adore les jeux en équipe, cela m’arrivait souvent d’improviser un jeu avec des règles avec mes amis. J’ai commencé très tôt comme beaucoup de mes amis à jouer au foot. J’ai fait partie du club de l’ASPTT à Lyon ; j’y ai joué en tant que poussin puis pupille.

Très petit aussi, j’ai eu la chance d’aller avec mon école régulièrement à la piscine Garibaldi et à la piscine Charial lorsque j’étais en primaire. J’ai toujours été attiré par l’eau, les jeux de l’eau.

J’ai commencé à participer à des compétitions régionales de natation. Je me sentais complètement dans mon élément lorsque j’étais dans l’eau. Mon orientation pour la natation et le water-polo s’est faite naturellement et je suis rapidement passé du loisir aux entraînements sérieux toujours avec le même plaisir.

Photo de Jesper Stechmann sur Unsplash

 

Le water-polo, c’est d’abord et avant tout un jeu entre amis qui m’a donné tout de suite de grandes joies en équipe : le plaisir de construire des phases jeu, des tactiques pour marquer des buts collectifs et aussi le plaisir de créer, de contribuer à de belles actions. Le water-polo est un sport très rapide fait de beaucoup de mouvements. Comme dans le basket-ball ou le handball, nous disposons d’au plus un certain temps pour tirer au but (en basket 24 secondes, en water-polo 30 secondes). Cela nous oblige à aller vite, nous passer le ballon d’un joueur à un autre tandis que les joueurs se déplacent dans le but de mettre un joueur en position de tir au but.

Quand une équipe perd le ballon, souvent c’est parce que le passeur n’avait pas de bonnes solutions. Lorsqu’elle marque un but, c’est qu’elle a fait preuve d’intelligence tactique en groupe. En phase d’attaque comme en phase défensive, tous les joueurs sont à l’unisson. Lorsque nous gagnons, c’est toute l’équipe, lorsque nous perdons, c’est aussi toute l’équipe.

« Le water-polo, c’est d’abord et avant tout un jeu entre amis qui m’a donné tout de suite de grandes joies en équipe.  »

Chacun apporte sa pierre à l’édifice. Durant longtemps j’ai joué en tant qu’arrière central. Lorsque nous défendions tous les joueurs faisaient des efforts pour gêner, contrecarrer les velléités des attaquants. Comme souvent, les ailiers cherchent à passer la balle à la pointe (l’équivalent de l’avant-centre). Quand je réussissais à contrer la pointe en situation de tir et l’empêcher de marquer toute l’équipe me félicitait et je les remerciais aussi pour leur acharnement à défendre.

Quand je m’approchais du but et réussissais à me démarquer, laissant ma place à un autre joueur prenant temporairement mon poste de dernier défenseur, et que je marquais, c’est toute l’équipe qui me félicitait et je les associais tous en retour à la construction de cette phase de jeu . Ils avaient tous participé à ce but en se déplaçant de telle façon que  je me retrouve démarqué et en position de tir.

C’est beaucoup de sensations !

Les fondements de ce sport, chaque entraînement, chaque match ont favorisé une synergie, un état d’esprit faisant de nous un groupe toujours plus soudé. Chacun de nous encourageait ou conseillait l’autre afin qu’il s’améliore, élève son niveau.

De Jean-françois Valli

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La victoire de l’intelligence collective dans un match

La victoire de l’intelligence collective dans un match

L’intelligence Collectif

Par Jean Francois Valli

17

NOVEMBRE 2017

Sport

Experience

Un jour, à l’occasion d’un match de Water-Polo, nous avons rencontré une équipe de bagarreurs. C’était aussi leur stratégie pour gagner. Nous avons tout de suite compris quelle était leur intention.

Nous avions le choix : rentrer dans leur jeu et un défi extra-sportif ou trouver une tactique et garder l’objectif pour lequel nous étions là : gagner. Ce match était important pour nous car il nous offrait l’opportunité en cas de victoire d’être dans la première moitié du classement.

Nous nous sommes réunis et avons échangé nos points de vue. Leur attitude nous poussait à réagir et riposter mais un des joueurs s’est exprimé avec beaucoup de conviction:  » Pourquoi sommes-nous là ? Nous sommes là pour gagner, c’est un match « . Alors nous avons décidé de ne pas rentrer dans leur jeu et de mettre en évidence rapidement et habilement leurs intentions ; de nombreuses équipes venant ici y laissaient des plumes.

Stratégie

Photographie : Pexel

Nous sommes restés calmes mais fermes. Notre attitude les a poussé à la faute. Nous sommes restés focalisés sur notre but. Nous avons gardé notre niveau de jeu et rapidement creusé l’écart et nous avons pris le jeu ‘‘à notre compte’’.

« Nous avons pris davantage conscience de l’importance d’une tactique, des choix stratégiques à adopter lors d’un match, de notre force en tant qu’équipe.  »

Ce fut une belle victoire de l’intelligence collective. Et surtout, nous avons gagné des points essentiels au classement qui nous ont permis d’accentuer notre progression. Nous avons gagné de la confiance en nous collectivement, cela a resserré nos liens. Nous avons pris davantage conscience de l’importance d’une tactique, des choix stratégiques à adopter lors d’un match, de notre force en tant qu’équipe. Cette victoire stratégique a été un catalyseur. Nous avons ensuite pris l’habitude d’échanger entre nous, de nous concerter sur nos choix tactiques et les phases de jeu à adopter en match avec l’entraîneur.